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Les Prazak en bonne compagnie

Paris
Théâtre des Bouffes du Nord
10/07/2001 -  - et 8 octobre 2001



Jean-François Heisser (piano), Jiri Hudec (contrebasse), Quatuor Prazak


Dimanche 7 octobre 2001, 15 heures
Alexandre Borodine : Quatuor n° 2
Antonin Dvorak : Quintette à cordes, opus 77 - Deux valses, opus 54



Lundi 8 octobre 2001, 20 heures 30
Gioacchino Rossini : Sonate pour cordes n° 2
Johann Nepomuk Hummel : Quintette avec piano,
opus 87

Franz Schubert : Quintette avec piano, opus 114 « La Truite »



Dans le cadre du Festival d’Ile-de-France et d’une programmation 2001-2002 toujours aussi stimulante aux Bouffes du Nord, le Quatuor Prazak, habitué des lieux s’il en est, donne la première de deux séries de trois concerts, la seconde étant prévue les 2 et 3 décembre prochain. A la différence des années précédentes, toutefois, il s’entoure cette saison de quelques compagnons (Jean-François Heisser et Jiri Hudec, puis Miguel da Silva et Marc Coppey, en décembre).


Avec les Prazak, quelle que soit l’œuvre interprétée, c’est toujours la même conversation en musique, dans laquelle chacun se met successivement en avant, sans se livrer pour autant à une démonstration soliste, pour ensuite se fondre à nouveau dans le groupe. Cette bonne humeur et ce bonheur de jouer ensemble sont d’autant plus contagieux qu’avant d’entamer un morceau, immanquablement, Vaclav Remes, le premier violon, se tourne vers le public avec un large sourire complice qui invite à la fête : « Prenez autant de plaisir que nous ! ».


Dans ces conditions, il n’est pas surprenant que le Quintette de Dvorak, si proche de l’atmosphère à la fois mozartienne et rustique de la Huitième symphonie, dont il partage un lumineux sol majeur, ait bénéficié d’une lecture idéale, radieuse, chantante, vive, naturelle, en même temps très physique, où la prise de risque, importante, n’entraîne que peu d’imperfections techniques. Bis annoncé, en quelque sorte, du premier programme, les deux Valses de l’opus 54, extraites d’un cycle de huit pièces originellement écrites pour le piano, sont interprétées dans le même esprit.


Le Quintette « La Truite » de Schubert est l’occasion d’un feu d’artifice permanent, servi par des musiciens dotés d’une intelligence particulièrement aiguë du texte : exubérance, passion, énergie débordante et bondissante. Jean-François Heisser, d’ordinaire plus réservé, se prend manifestement au jeu et suit ses partenaires dans leur approche à la fois inventive et respectueuse de l’esprit de la partition.


Dans ces deux programmes, si la tradition tchèque et les grands classiques ne sont donc pas négligés, il est également très intéressant de pouvoir entendre les Prazak dans un répertoire plus inattendu, qu’il s’agisse de Rossini, de Hummel ou de Borodine.


En particulier, le rare Quintette de Hummel (1802), qui, s'il est écrit pour la même formation que le Quintette de Schubert, ne lui ressemble cependant en rien : tonalité principale et peu ordinaire de mi bémol mineur, discours dramatique et tendu, forme resserrée en trois mouvements (allegro, menuet et final vif). Si la formation employée par Hummel a donc pu inspirer Schubert, car ce quintette était, paraît-il, très prisé à cette époque, il n’en a pas retenu les autres caractéristiques. D’emblée, une sorte d’interrogation beethovenienne de quatre notes établit un climat inquiet, qui ne sera interrompu que par deux courts moments de détente : le trio du menuet et le largo introduisant un final endiablé qui pourrait évoquer non seulement Mendelssohn mais aussi Brahms (Premier quatuor avec piano).




Simon Corley

 

 

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