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Farce vulgaire Paris Palais Garnier 06/09/2018 - et 11, 13*, 16, 19, 22, 26, 29 juin, 2, 6, 9, 12 juillet 2018 Gaetano Donizetti : Don Pasquale Michele Pertusi (Don Pasquale), Florian Sempey (Dottor Malatesta), Lawrence Brownlee (Ernesto), Nadine Sierra (Norina), Frédéric Guieu (Un notaro)
Chœurs de l’Opéra national de Paris, Alessandro Di Stefano (chef des chœurs), Orchestre de l’Opéra national de Paris, Evelino Pidò (direction musicale)
Damiano Michieletto (mise en scène), Paolo Fantin (décors), Agostino Cavalca (costumes), Alessandro Carletti (lumières), rocafilm (vidéos)
N. Sierra, M. Pertusi, F. Sempey (© Vincent Pontet/Opéra national de Paris)
La saison lyrique de l’Opéra Garnier s’achève avec l’entrée au répertoire de l’Opéra de Paris de Don Pasquale de Donizetti. Aussi incroyable que cela paraisse, l’œuvre n’y avait jamais été donnée. Quel meilleur écrin que Garnier pour honorer ce petit bijou du belcanto romantique dont chaque air et ensemble est une perle et qui obéit aux lois sacrées de la commedia dell’arte?
Las! Damiano Michieletto, déjà responsable de quelques méchantes mises en scène dans la maison (Le Barbier de Séville et Samson et Dalila), a cassé le jouet. Mise en scène gadget, l’esprit buffo le cédant à la farce épaisse, détournements du livret, transformation de la fin, accumulation de véritables gamineries et beaucoup de vulgarité. Le dispositif est minimaliste mais très encombré d’objets superflus et, une fois de plus, son caractère à ciel ouvert dessert la projection des voix. La vidéo, comme souvent, vient servir de cache-misère à l’absence d’idées et la direction d’acteurs est certes soignée mais pour des mouvements le plus souvent inutiles, parasitant l’action particulièrement lors des airs que l’on préférerait écouter plutôt que regarder.
Gâchis d’autant plus regrettable que la distribution réunie est très honorable, dominée par le Malatesta de Florian Sempey, voix puissante et bien timbrée, présence très forte, et avec un couple d’amoureux, Nadine Sierra et Lawrence Brownlee, aussi crédible que possible mais desservi par le décor minimal sur une scène vide, si nuisible à la projection de leurs voix. Michele Pertusi a l’abattage et la verve du barbon Don Pasquale mais la mise en scène édulcore beaucoup la caractérisation du personnage. Evelino Pidó dirigeait avec verve et esprit cette coproduction avec Londres et Palerme.
Olivier Brunel
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