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Une série de piano qui se cherche

Paris
Boulogne-Billancourt (La Seine musicale)
06/09/2018 -  
Joseph Haydn : Sonate pour piano n° 55, Hob. XVI:41
Johannes Brahms : Variations et Fugue sur un thème de Haendel, opus 24
Franz Schubert : Sonate pour piano n° 23, D. 960

Dezsö Ránki (piano)


D. Ránki


La Seine musicale propose parmi une programmation musicale très variée une série de piano, «Piano en Seine», dans laquelle vient de se produire le pianiste hongrois Dezsö Ránki.


On l’aura attendu, ce récital, reporté de plusieurs mois, La Seine Musicale ayant été réquisitionnée en décembre 2017 pour le Sommet sur le climat. Et avec d’autant plus de fébrilité qu’on avait assisté il y a plus de quarante ans aux débuts absolus en France de ce pianiste qui se produisait en duo avec un autre Hongrois, Zoltán Kocsis disparu en 2016, tous deux auréolés de prix internationaux et que Jean Mercure, alors directeur du Théâtre de la Ville, avait invités dans la toute nouvelle série de concert de 18 heures. Entre-temps, Dezsö Ránki a mené une carrière exemplaire, défendant à la fois le répertoire romantique comme le répertoire hongrois (Bartók, Kurtág) en soliste ou en duo avec son épouse Edit Klukon.


Ce récital, qui affichait un programme ambitieux placé sous le thème des variations sur la tonalité de si bémol majeur, n’avait pas attiré de quoi remplir le bel auditorium de 1150 places qui sent encore le bois neuf mais on remarquait dans le public quelques professionnels de la musique. Ce public a dû accuser la déception de voir le programme annoncé réduit de moitié à une heure vingt de musique jouée d’un seul tenant.


Programme dense cependant, avec la Sonate en si bémol de Haydn, scintillante et même parfois un peu sèche à cause de l’acoustique de la salle, qui rendait mieux justice aux Variations sur un thème de Haendel de Brahms. Déroulées avec une intensité et une variété de sonorités, elles ont été le point fort de ce récital, qui s’achevait par la Sonate en si bémol de Schubert, amputée d’une partie de ses reprises mais superbement teintée de teintes crépusculaires.


La saison prochaine à La Seine musicale – qui, curieusement, depuis son ouverture, a perdu une partie de son charme insulaire, un nombre impressionnant de constructions entourant désormais l’île Seguin – «Piano en Seine» changera de direction artistique. On espère que ne seront pas pratiqués ainsi les changements de programme sans préavis (très courants ces temps-ci même dans les grandes institutions, cette semaine Radu Lupu a remplacé à la Philharmonie de Paris un programme bien construit et alléchant par son éternel programme Schubert). On osera aussi conseiller au régisseur de ne pas éclairer la salle a giorno, un récital de piano étant toujours plus agréable à écouter dans la pénombre.



Olivier Brunel

 

 

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