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Découvertes baroques Paris Eglise Notre-Dame-du-Travail 06/09/2018 - Antonio Lotti : Credo
Francesco Durante : Magnificat
Georg Friedrich Haendel : Let God Arise, HWV 256 Ensemble vocal Cantamus, Ensemble instrumental, Dan Lévy (direction)
Plus que les autres genres musicaux, la musique chorale repose sur une large pratique amateur. On l'ignore le plus souvent, mais il n'existe que deux formations professionnelles en France, le Chœur de Radio France et celui de l'Opéra de Paris. Plusieurs parviennent à exister et à rayonner dans un cadre professionnel comme le Chœur Accentus, mais le très réputé Chœur de l'Orchestre de Paris est constitué d'amateurs. Il ne faut donc pas négliger un foisonnement d'initiatives qui révèle parfois de vraies découvertes.
C'était le cas avec l'Ensemble vocal Cantamus, accompagné de musiciens professionnels, à l'église Notre-Dame-du-Travail et qui offrait un programme original et recherché. Qu'on en juge, les noms du Vénitien Antonio Lotti (1667-1740) et du Napolitain Francesco Durante (1684-1755) ne donnent quasiment rien dans le moteur de recherche de ConcertoNet.com, c'est dire ! Tout juste trouve-t-on un opéra pour le premier et un disque monographique pour le second. Haendel, tout le monde connaît bien sûr, mais son magnifique Let God Arise entre pour la première fois dans ces colonnes.
Ce superbe programme baroque ne laisse pas de repos au chœur, les partitions sollicitent avec virtuosité les différents pupitres, plusieurs solistes, les passages à l'unisson restent rares. Il faut une direction sans faille, précise, dont s'acquitte avec talent Dan Lévy. Le résultat musical frappe par sa qualité et sa cohérence.
Lotti et Durante mériteraient plus d'attention des ensembles baroques, c'est tout le mérite de ce concert de l'avoir démontré. Leurs écritures inventives, subtiles et brillantes à la fois, réjouissent l'oreille. L'entrée du chœur à pleine puissance, sans crier gare, après une introduction orchestrale, produit son effet, on voit l'homme de théâtre qu'était Haendel. Let God Arise se termine par un Alleluja qui évoque celui, ultracélèbre, du Messie. Oui, il y a encore beaucoup à découvrir dans le répertoire baroque !
Philippe Herlin
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