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Tout va pour le mieux

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
03/17/2018 -  et 14, 15, 16 mars 2018 (Amsterdam)
Ludwig van Beethoven: Grande Fugue, opus 133 (arrangement Franz Welser-Möst) – Symphonie n° 5, opus 67
Jörg Widmann: Babylon-Suite

Koninklijk Concertgebouworkest, Franz Welser-Möst (direction)


F. Welser-Möst (© Hiroyuki Ito)


En résidence au Bozar, l’Orchestre royal du Concertgebouw se produit, en ce glacial samedi de mars, sous la direction de Franz Welser-Möst. Ce concert de gala s’inscrit dans le cadre du Klarafestival : placé, cette année, sous les thèmes de l’imagination et de la pensée positive, il proclame comme slogan « Alles wieder gut ».


Le programme débute et se termine avec Beethoven. Arrangée pour orchestre à cordes par le chef autrichien, la Grande Fugue (1825-1826) met sans tarder en valeur les qualités superlatives de cette admirable phalange. Malgré la sophistication de l’écriture, cette exécution se révèle nette et limpide grâce à la souplesse et à la transparence des différents pupitres, ce qui produit une impression de relief et de profondeur. En outre, l’élargissement de ce mouvement du Treizième Quatuor aux dimensions d’un orchestre préserve la clarté de la construction de cette double fugue.


L’excellent texte de présentation informe qu’un critique de l’Allgemeine musikalische Zeitung qualifia, à l’époque, cette composition de « confusion babylonienne», ce qui établit un lien, certes éloigné, avec la Suite (2014) de Babylone (2012), opéra utopiste de Jörg Widmann (né en 1973) sur la force victorieuse de l’amour et de la raison. Cet ouvrage sollicitant cette fois l’orchestre au grand complet balance à plusieurs reprises entre atonalité et tonalité par sa conception en strates de styles différents, jusqu’à contenir de la musique traditionnelle d’Europe centrale. Cette organisation surprenante participe au sentiment de confusion produit par cette musique hétéroclite mais stimulante, et même amusante. Qu’une œuvre de notre époque suscite ainsi l’étonnement et provoque le sourire demeure trop rare pour ne pas être signalé. La formation, en tout cas, excelle dans le répertoire contemporain, comme elle le prouve brillamment dans cette première partie. Sa discographie sous son propre label atteste bien, d’ailleurs, de ses affinités avec la musique d’aujourd’hui.


La Cinquième Symphonie (1807-1808), en seconde partie, s’inscrit dans le fil conducteur de cette édition du festival. Dans cette œuvre que nous n’écoutons plus vraiment à force de l’avoir trop souvent entendue, Franz Welser-Möst parvient, contre toute attente, à susciter notre intérêt, et même notre admiration. Le chef en livre une interprétation svelte et légère, mais directe et soutenue. Il règle la mise en place avec une précision maniaque et obtient de la formation une netteté d’articulation impeccable. Les tempi paraissent justes, les proportions demeurent parfaitement équilibrées, les impulsions et les attaques sont franches mais bien dosées. En tournant ainsi le dos à une conception massive et puissante de cette symphonie, le message de cette symphonie n’en paraît que plus éloquent. L’orchestre, acclamé debout, prend congé du public sans accorder de bis, mais il n’y a pas lieu de le lui reprocher.


Le site du Klarafestival
Le site de l’Orchestre royal du Concertgebouw
Le site de Jörg Widmann



Sébastien Foucart

 

 

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