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Un spectacle total

Milano
Teatro alla Scala
02/24/2018 -  et 28 février, 3, 6, 11, 14, 17* mars 2018
Christoph Willibald Gluck : Orphée et Eurydice
Juan Diego Flórez (Orphée), Christiane Karg (Euridice), Fatma Said (L’Amour), Danseurs de la Hofesh Shechter Company
Coro del Teatro alla Scala, Bruno Casoni (préparation), Orchestra del Teatro alla Scala Michele Mariotti (direction musicale)
Hofesh Shechter, John Fulljames (mise en scène), Hofesh Shechter (chorégraphie), Conor Murphy (décors et costumes), Lee Curren (lumières), Andrea Giretti (reprise des lumières)


(© Brescia/Amisano – Teatro alla Scala)



Pour la première fois de son histoire, la Scala a présenté la version française (1774) d’Orphée et Eurydice de Gluck. Pour ce faire, l’illustre théâtre a été bien inspiré de reprendre la magnifique production étrennée à Londres en 2015, dans laquelle brillait déjà Juan Diego Flórez. Présent sur scène de bout en bout du spectacle, sans jamais cependant montrer le moindre signe de fatigue, le ténor péruvien signe une superbe incarnation : son chant élégant, jamais forcé, son phrasé raffiné, son timbre radieux, ses aigus étincelants et sa puissance tragique en font un Orphée idéal. Qui plus est, sa diction française est digne d’éloges. A ses côtés, Christiane Karg campe une Eurydice digne et émouvante, aux aigus cristallins. Habillée couleur or, allure de punkette, Fatma Said s’impose en Amour par sa présence scénique incandescente et son chant coloré et sensuel. Le chœur, élément essentiel du drame, livre une prestation exemplaire. L’Orchestre de la Scala est placé au centre du plateau, sur une plateforme qui s’élève et se baisse pour figurer différents niveaux : celui des divinités, de la réalité ou encore du monde souterrain et de ses créatures mystérieuses. Le chef Michele Mariotti offre une lecture lumineuse, soyeuse et équilibrée du chef-d’œuvre de Gluck, avec un souci constant du raffinement et des détails. Tout au plus aurait-on pu souhaiter des tempi parfois un peu moins alanguis.


Le chorégraphe israélien Hofesh Shechter et le metteur en scène anglais John Fulljames ont imaginé un spectacle simple et sobre, mais qui va droit à l’essentiel par sa pureté. Dans un décor épuré, occupé seulement par quelques accessoires (chaises, lampes de mineurs, bûcher), de grands panneaux de bois mobiles évoquent, comme pour l’orchestre, trois niveaux sur lesquels se déroule l’action. Les nombreuses chorégraphies très physiques et saccadées élaborées par Hofesh Shechter pour les danseurs de sa compagnie forment un contraste saisissant avec les lamentations des chanteurs et la douceur de l’Orchestre. Un spectacle total bouleversant, qui a déclenché de très longs et chaleureux applaudissements au rideau final, ce qui est plutôt rare à Milan.



Claudio Poloni

 

 

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