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Baisse de régime

Paris
Palais Garnier
02/10/2018 -  et 11, 13, 14, 15, 16, 17, 20, 21, 22, 23, 24, 25, 27, 28 février, 1er, 2, 3, 5, 6, 7 mars 2018
Onéguine
John Cranko (chorégraphie et mise en scène), Piotr Ilyitch Tchaïkovski (musique), Kurt-Heinz Stolze (arrangements et orchestration)
Stéphane Bullion/Mathieu Ganio*/Josua Hoffalt/Hugo Marchand/Audric Bezard (Onéguine), Amandine Albisson/Dorothée Gilbert/Laura Hecquet/Ludmila Pagliero*/Sae Eun Park (Tatiana), Mathias Heymann*/Germain Louvet/Arthus Raveau/Paul Marque/Jérémy-Loup Quer (Lenski), Léonore Baulac/Myriam Ould-Braham*/Muriel Zusperreguy/Marion Barbeau/Naïs Duboscq (Olga), Ballet de l’Opéra national de Paris
Orchestre de l’Opéra national de Paris, James Tuggle (direction)
Jürgen Rose (décors et costumes), Steen Bjarke (lumières)


M. Ould-Braham, M. Heymann
(© Julien Benhamou/Opéra national de Paris)



Reprise au Palais Garnier de la célèbre chorégraphie d’Onéguine réalisée en 1965 et revue en 1967 par le chorégraphe John Cranko pour le Ballet de Stuttgart, entrée en 2009 au répertoire du Ballet de l’Opéra national de Paris (BOP) à l’occasion du départ à la retraite de Manuel Legris.


Le choix de l’entrée au répertoire de ce ballet avait été suggéré en 2009 par le danseur étoile Manuel Legris qui, partant à la retraite et allant présider aux destinées du Ballet de l’Opéra de Vienne, avait souhaité danser Onéguine, une incarnation tout à fait dans la lignée des rôles nobles où il excellait, pour terminer sa carrière de danseur et faire ses adieux au BOP et au Palais Garnier. Pour l’anecdote, le soir de la première le directeur de l’Opéra, Gerard Mortier, dont c’était une des dernières premières et la directrice de la danse, Brigitte Lefèvre, étaient venus annoncer – fait exceptionnel un même soir – la nomination de deux nouvelles étoiles, les premiers danseurs Mathias Heymann et Isabelle Ciaravola, et c’est dans les rires, les larmes et les acclamations qu’avait commencé la seconde vie de cette chorégraphie de John Cranko. Et c’est aussi avec Onéguine qu’Isabelle Ciaravola avait choisi de danser Tatiana pour la dernière fois lors de sa soirée d’adieu au BOP en février 2014.


On ne reviendra sur le ballet lui-même pour souligner que le point faible en est la musique Tchaïkovski mais pas ce qu’il a écrit de meilleur car, hormis des extraits de l’ouverture Francesca da Rimini pour la très dramatique scène finale entre Tatiana et Eugène, le matériel n’est pas de premier choix, composé d’orchestrations de pièces pour piano principalement. Et aussi pour constater que la production signée Jürgen Rose, originaire du Bayerische Staatsoper de Munich, un dispositif de rideaux à l’italienne, a aujourd’hui l’air trop poussiéreux et devrait être rafraîchie, voire remplacée. Enfin, on ne peut que déplorer le découpage en trois actes, vraiment plus du tout adapté au rythme des spectateurs d’aujourd’hui.


Pour la première distribution de cette reprise qui en comportera quatre (il ne faudra pas manquer les prises de rôles en Onéguine d’Audric Bezard et d’Hugo Marchand, ni la Tatiana de Dorothée Gilbert), force est de constater la sérieuse baisse de régime du BOP dans les cinq dernières années. Les danseurs étoiles Mathieu Ganio et Ludmila Pagliero, s’ils dansent techniquement parfaitement leurs rôles d’Eugène et Tatiana, n’habitent pas ces sublimes pas de deux créés par le chorégraphe sud-africain. On cherche en vain la succession de Manuel Legris, Nicolas Le Riche ou Aurélie Dupont, qui ont marqué ces rôles à la génération précédente. De même, Florian Magnenet ne fait pas oublier Karl Paquette dans la dignité du Prince Grémine. Seuls Mathias Heymann et Myriam Ould-Braham se situent au niveau que l’on attend de la première compagnie nationale. L’orchestre maison semblait fonctionner le soir de la première sur le mode routine sous la direction pourtant attentive de James Tuggle, qui n’a pas réussi à mettre de l’ordre à un grand débraillé du côté des vents.



Olivier Brunel

 

 

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