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Un retour attendu

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
02/07/2018 -  et 9, 11, 14, 16 février 2018
Francis Poulenc: Dialogues des carmélites
Patricia Petibon (Blanche de la Force), Sophie Koch (Mère Marie de l’Incarnation), Véronique Gens (Madame Lidoine), Sabine Devieilhe (Sœur Constance de Saint-Denis), Anne Sofie von Otter (Madame de Croissy), Stanislas de Barbeyrac (Chevalier de la Force), Nicolas Cavallier (Marquis de la Force), Sarah Jouffroy (Mère Jeanne de l’Enfant-Jésus), Lucie Roche (Sœur Mathilde), François Piolino (Le père confesseur), Enguerrand de Hys (Premier commissaire), Arnaud Richard (Second commissaire), Matthieu Lécroart (Thierry, Le médecin, Le geôlier)
Chœur du Théâtre des Champs-Elysées, Ensemble Aedes, Mathieu Romano (chef de chœur), Orchestre national de France, Jérémie Rhorer (direction)
Olivier Py (mise en scène), Pierre-André Weitz (décors, costumes), Bertrand Killy (lumières)


(© Vincent Pontet)


Reprise d’une production déjà légendaire dans l’histoire récente du Théâtre des Champs-Elysées des Dialogues des Carmélites mis en scène par Olivier Py avec un nouvel orchestre et une distribution renouvelée.


En décembre 2013, le metteur en scène, directeur du festival d’Avignon, avait essuyé plusieurs mauvais accueils de ses productions lyriques à l’Opéra de Paris, notamment pour un Alceste inutilement compliqué et une Aïda assez indigeste. Mais avant que l’année ne s’achève, il réussissait ses très attendus Dialogues des carmélites sur la scène du théâtre de l’avenue Montaigne, qui avait pour l’occasion invité l’Orchestre Philharmonia (dirigé par Jérémie Rhorer) et réuni ce que l’on pouvait faire de mieux pour les chanter. L’accueil avait été excellent, tant de la part du public que du Syndicat de la critique, qui lui avait décerné son Grand Prix, et la vidéo publiée par Erato/Warner dans la foulée. Ces Dialogues viennent d’être repris au Théâtre royal de La Monnaie de Bruxelles dans une distribution légèrement modifiée (voir ici) avant de revenir pour une seconde série de représentations au Théâtre des Champs-Elysées.


Sur la mise en scène, rien à ajouter aux précédent(s) commentaire(s), car Olivier Py a combiné un respect du texte devenu rare à l’opéra à une caractérisation très personnelle des personnages et réalisé des tableaux très forts comme la très cinématographique mort de la Première Prieure, quasiment crucifiée sur scène, et l’épisode de la guillotine, d’une pureté absolue. On contestera ses tics d’inscriptions à la craie sur les murs et deux scènes qui s’éloignent un peu du scénario de Poulenc d’après Bernanos, figurant l’une une imitation de la Cène par les carmélites assises autour d’une table, l’autre un simulacre de crucifixion un peu avant la scène finale.


Pour cette reprise, la distribution était en partie modifiée par rapport à 2013: restaient Sophie Koch, Patricia Petibon et Véronique Gens auxquelles sont venus s’ajouter Sabine Devieilhe, Anne Sofie von Otter, Stanislas de Barbeyrac et Nicolas Cavallier. Soit une distribution quasiment entièrement française – mais peut-on exclure Anne Sofie von Otter de cet ensemble français, tant sa maîtrise de notre langue est parfaite? Sa caractérisation du personnage de Madame de Croissy, Première Prieure (qui, chantée à l’origine par Rosalind Plowright, était le maillon faible de l’ensemble), est admirable de sobriété, de dramatisme et d’humanité. Elle a dominé de haut un ensemble pourtant exceptionnel dans lequel les appréciations sont inchangées pour les anciens; parmi les nouveaux, on salue particulièrement Sabine Devieilhe, la nouvelle Sœur Constance. Stanislas de Barbeyrac était aussi admirable de prosodie, de diction et de prestance dans le Chevalier de la Force alors que Nicolas Cavallier, qui a trop tendance à tirer son chant vers le parlé, fait un peu regretter Philippe Rouillon en 2013.


La direction de Jérémie Rohrer, revenu aussi pour diriger cette fois l’Orchestre national de France, nous a semblé plus raide, moins fluide, laissant souvent l’orchestre couvrir les chanteurs et trop constamment tendue, ce qui convenait bien à la théâtralité de la seconde partie mais moins bien au lyrisme de certaines scènes au carmel. Le moelleux des cordes du Philharmonia convenait mieux à l’œuvre que la sonorité souvent anguleuse du National.


Cette excellente reprise a été reçue triomphalement le soir de la première représentation et l’accueil réservé à Olivier Py particulièrement chaleureux.



Olivier Brunel

 

 

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