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01/12/2018 -  
Raminta Serksnytė : De profundis
Jean Sibelius : Concerto pour violon, opus 47
Béla Bartók : Concerto pour orchestre, Sz. 116

Lisa Batiashvili (violon)
Orchestre philharmonique de Radio France, Mikko Franck (direction)


L. Batiashvili (© Sammy Hart)


Ce concert de début d’année de l’orchestre philharmonique de Radio France devait être dirigé par la jeune chef lettone Mirga Grazinytė-Tyla, directrice musicale de l’Orchestre symphonique de Birmingham. Celle-ci ayant été contrainte à annuler pour raisons de santé, c’est Mikko Franck, le directeur musical de l’Orchestre philharmonique de Radio France, qui fut appelé à diriger ce concert au programme inchangé.


Le De profundis de la compositrice lituanienne Raminta Serksnytė (née en 1975), une œuvre de jeunesse écrite et créée en 1998, était ici donnée en création française. D’une forme assez classique en trois parties enchaînées, cette musique, qui ne refuse pas la tonalité, ne sonne pas très moderne. On comprend dès les premières notes pourquoi elle est programmée avant du Bartók, à qui elle fait incontestablement penser. La mise en place est impeccable et les cordes du Philharmonique, dont les différents pupitres sont successivement sollicités, offrent une superbe sonorité.


Le Concerto pour violon de Sibelius est une œuvre phare pour beaucoup de violonistes comme de chefs mais pas seulement pour ceux nés au Nord de l’Europe. Lisa Batiashvili, violoniste géorgienne formée en Allemagne, ne fait pas exception même s’il est vrai qu’elle fut lauréate du concours Sibelius en 1995. Elle a très souvent joué ce concerto qu’elle a même enregistré récemment avec Daniel Barenboim et la Staatskapelle de Berlin. Elle joue un instrument de Guarnerius del Gesù de 1739. Le jeu est sobre, précis d’intonation, pas trop lyrique, nuancé et d’une belle intensité. Il s’accorde bien à l’accompagnement respectueux du jeu de l’artiste que propose Mikko Franck. Le Philharmonique de Radio France, qui joue régulièrement cette œuvre, est ici à son meilleur et selon les moments tendre ou passionné, rugueux ou poétique, agité ou souple.


Le Concerto pour orchestre de Bartók est lui aussi au répertoire du Philharmonique depuis fort longtemps et ces musiciens l’ont donné pour la dernière fois en juin 2016. Cette œuvre qui n’a pas son pareil pour mettre en valeur un orchestre confirme l’excellente forme du Philharmonique, sans aucune faiblesse, hormis un minime décalage des cordes dans le dernier mouvement. Le deuxième mouvement, à la rythmique impeccable, est particulièrement réussi et permet d’entendre des vents qui chantent à merveille, notamment des bassons à la fois joyeux et ironiques. On connaît maintenant bien à Paris la direction sobre, extrêmement claire et efficace de Mikko Franck. Mais ce soir on s’est surpris à trouver dans cette interprétation une certaine distance, voire une retenue, dans une lecture certes précise et juste mais sans vraie tension ni moments qui vous interpellent. Cette fascinante musique, riche de contrastes, d’enchaînements abrupts, de thèmes en tous genres et d’harmonies toujours surprenantes, mérite sans doute plus de tension, de ligne et de panache.


Comme Elektra récemment, un concert un peu trop routinier à notre goût et qui laisse un goût d’inachevé. Peut-être la déception de ne pouvoir entendre Mirga Grazinytė-Tyla a-t-elle faussé notre jugement? Espérons entendre cette magnifique chef très bientôt à Paris.


Le site de Lisa Batiashvili



Gilles Lesur

 

 

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