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Rencontre au sommet

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
12/18/2017 -  et 14, 15 décembre 2017 (Rotterdam)
Wolfgang Amadeus Mozart : Concerto pour piano n° 27, K. 595
Anton Bruckner : Symphonie n° 4

Nicholas Angelich (piano)
Rotterdams Philharmonisch Orkest, Yannick Nézet-Séguin (direction)


N. Angelich (© Stéphane de Bourgies)


On ne rate pas, aux Champs-Elysées, un concert de Yannick Nézet-Séguin et de l’Orchestre de Rotterdam. Surtout quand il dirige une symphonie de Bruckner, un de ses compositeurs d’élection, dont il a gravé presque tout le cycle. La Quatrième ne souffre d’aucune lourdeur, n’a rien d’une cathédrale grandiose aux impressionnants piliers : aérée, très polyphonique, sa direction laisse entendre les voix intermédiaires, n’avance jamais par successions de blocs sonores. On aime aussi la façon dont il maintient l’unité du flux musical, porté par un souffle continu et narratif – on sent l’habitué des fosses d’opéra. Bref, pas de statisme austère, un lyrisme intense, une vision puissamment charpentée néanmoins, avançant sans cesse grâce à un art de la relance – pierre d’achoppement de l’interprétation brucknérienne, surtout dans les développements. L’orchestre répond magnifiquement à son chef.


Pour l’ultime Concerto pour piano de Mozart, il est à l’unisson du piano contemplatif et intériorisé de Nicholas Angelich. Alors que tout pouvait les opposer, ils s’écoutent, s’accompagnent, le chef adhérant aux tempos du pianiste, respirant avec lui pour laisser son orchestre chanter et s’épancher – sans la moindre mièvrerie. On fait souvent de ce Concerto un modèle de perfection classique, presque lisse, d’où rien ne dépasse. Angelich, lui, joue sur la densité du son, sur les couleurs, semble réinventer chaque note, d’une profondeur concentrée, d’une grande liberté agogique aussi. Au sourire il ose préférer la gravité, parfois presque douloureuse, comme s’il se méfiait des apparences – aucune pesanteur pourtant. C’est l’un des plus intéressants, l’un des plus originaux Vingt-septième qu’on ait entendu depuis longtemps. La première des Scènes d’enfants de Schumann, un des bis qu’il affectionne, d’une poésie magique, semble du coup prolonger le Concerto.



Didier van Moere

 

 

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