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Résurrection à la Philharmonie

Paris
Philharmonie
11/10/2017 -  
Gustav Mahler : Symphonie n° 2
Dorothea Röschmann (soprano), Ekaterina Gubanova (mezzo)
Chœur de Radio France, Alfonso Caiani (chef de chœur), Orchestre philharmonique de Radio France, Mikko Franck (direction)


M. Franck (© Jean-François Leclercq)


On était impatient de cette Résurrection : à Saint-Denis, une splendide Troisième Symphonie avait montré les affinités de Mikko Franck avec l’univers de Mahler (voir ici). Dira-t-on que la Deuxième l’a un peu moins inspiré ? Quoi qu’il en soit, il nous a offert un magnifique concert, dont la date, veille de 11 novembre, trois jours avant le 13, n’était sans doute pas choisie au hasard.


Le Totenfeier initial éblouit par la maîtrise de la direction, qui pousse d’emblée le Philhar’ vers les sommets. Maîtrise de la gigantesque masse orchestrale, avec un travail sur l’articulation, sur la clarté analytique des plans sonores. Maîtrise aussi de la forme, pierre d’achoppement de beaucoup d’interprétations mahlériennes : le Finlandais dirige en architecte, bâtissant progressivement l’édifice, jusqu’à une magnifique coda.


Il y a aussi quelque chose d’implacable dans le geste – que n’avaient pas les mahlériens historiques. Qu’allaient donc donner le Ländler souriant de l’Andante, le lied ironique du Scherzo ? Rebelle à la pose dans le premier, sans grimace dans le second, la baguette crée pourtant des atmosphères – impossible de prendre au premier degré l’emphase des fanfares du Scherzo. On tombe de haut, malheureusement, quand vient le poignant « Urlicht » : Eboli de haut vol à Bastille, Ekaterina Gubanova a l’émission instable et cherche son phrasé – est-il bien sérieux de passer de falcon à contralto entre deux représentations de Don Carlos ?


Le final impressionne, pour les mêmes raisons que le Totenfeier. D’une formidable puissance, il déchaîne les forces de l’orchestre dans un Inferno dantesque, terrifiant par sa virtuosité même, avant le passage à la lumière de la Résurrection, où émergent le beau soprano de Dorothea Röschmann et le Chœur de Radio France, très nuancé mais accusant des aigus tendus. Apothéose théâtrale, par un chef également familier de l’opéra.


Encore un coup, on est subjugué par tant de maîtrise, même si on pourrait souhaiter parfois une interprétation plus visionnaire, plus démiurgique. Mais quel chef !



Didier van Moere

 

 

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