About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Au diable kimonos et lampions

Paris
Théâtre des Champs-Elysées
11/07/2017 -  
Giacomo Puccini: Madama Butterfly
Ermonela Jaho (Cio-Cio-San), Bryan Hymel (Pinkerton), Marie-Nicole Lemieux (Suzuki), Marc Barrard (Sharpless), Wojtek Smilek (Il bonzo), Valentine Lemercier (Kate Pinkerton), Christophe Gay (Yakuside), Mikeldi Atxalandabaso (Goro), Pierre Doyen (Il commissario imperiale)
Chœur de Radio France, Alfonso Caïani (chef de chœur), Orchestre philharmonique de Radio France, Mikko Franck (direction musicale)


E. Jaho (© Fredil Berisha)


A l’exception du Goro de Carlo Bosi, chanté hier soir par Mikeldi Atxalandabaso, et des chœurs des Opéras d’Avignon, Toulon, et Nice, nous retrouvons au Théâtre des Champs-Elysées la même distribution qu’à Orange dans le cadre des Chorégies, opus 2016. Du coup, la soirée parisienne, débarrassée de la mise en scène orangeoise au japonisme de pacotille ravive la qualité des interprétations musicales, sans que l’œuvre perde de sa charge émotionnelle dans le contexte plus aseptisé d’une version de concert.


Avec Ermonela Jaho en Cio-Cio-San, le raffinement velouté du timbre de sa voix et ses nuances subtiles, on est séduit de bout en bout. De la fragile femme-enfant au déchirement pathétique de la désillusion, on succombe devant tant d’intelligence, de sensibilité poignante et d’exquise musicalité. La Canadienne Marie-Nicole Lemieux est une Suzuki de luxe; la palette de couleurs est superbe, les graves généreux, et elle est toute de tendresse et de dévouement. Son «duo des fleurs» avec Cio-Cio-San est particulièrement réussi. Le Pinkerton de Bryan Hymel n’avait pas véritablement convaincu à Orange, le Théâtre antique étant beaucoup trop vaste pour sa voix. Ici, dans un lieu plus restreint, le chanteur est beaucoup plus à l’aise, parvenant même à signer un «Addio, fiorito asil…» de belle tenue et d’un lyrisme accompli. Le baryton Marc Barrard convainc en Sharpless: voix souple et belle musicalité. Le reste de la distribution est adequat.


Mikko Franck dirige avec passion, sincérité, et on lui sait gré de ne pas tomber dans la déraison sentimentale. L’Orchestre philharmonique et les Chœurs de Radio France nous comblent quant à eux d’ivresse sonore.



Christian Dalzon

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com