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Le chœur sauve Nabucco de la routine

Milano
Teatro alla Scala
10/24/2017 -  et 27, 31 octobre, 4*, 7, 11, 16, 19 novembre 2017
Giuseppe Verdi : Nabucco
Leo Nucci (Nabucco), Stefano La Colla (Ismaele), Martina Serafin*/Anna Pirozzi (Abigaille), Mikhail Petrenko (Zaccaria), Annalisa Stroppa (Fenena), Giovanni Furlanetto (Il Gran Sacerdote), Oreste Cosimo (Abdallo), Ewa Tracz (Anna)
Coro del Teatro alla Scala, Bruno Casoni (préparation), Orchestra del Teatro alla Scala, Nello Santi (direction musicale)
Daniele Abbado (mise en scène), Alison Chitty (décors et costumes), Alessandro Carletti (lumières), Luca Scarzella (vidéos), Simona Bucci (chorégraphie)


(© Teatro alla Scala / Brescia-Amisano)


Toute représentation de Nabucco à la Scala est un événement en soi, le premier grand succès populaire de Verdi ayant été créé dans le prestigieux théâtre en 1842. Mais on a beau être dans la salle la plus célèbre du monde, la routine peut aussi s’y installer, comme c’est le cas pour cette reprise d’une production étrennée en 2013. Un chef (Nello Santi, 86 ans) qui, malgré son âge respectable, tient l’orchestre bien en main, mais qui n’évite pas les lourdeurs, avec des « tempi » terriblement alanguis qui mettent parfois à mal les chanteurs. Une mise en scène (Daniele Abbado) très statique, avec des interprètes le plus souvent sur le devant de la scène, les bras levés. Le drame est transposé dans les années 1930, dans un lieu qui ressemble au mémorial de l’Holocauste de Berlin, avec des projections vidéo en arrière-plan et des allusions à la Shoah.


Une distribution vocale en demi-teinte : si on admire l’Abigaille combative, aux accents guerriers, de Martina Serafin, on reste perplexe sur ses problèmes d’intonation et son chant constamment forcé, avec des aigus escamotés, mais il vrai que le rôle est un des plus meurtriers du répertoire. Mikhail Petrenko incarne un Zaccaria à la noble prestance, mais la voix manque de majesté, avec des graves pratiquement inaudibles. Giovanni Furlanetto est un Grand Prêtre bien terne, à la voix prématurément usée. Heureusement, Annalisa Stroppa, Stefano La Colla et Leo Nucci sauvent la mise : la première en Fenena scéniquement engagée et au timbre de velours bien projeté. Le second en Ismaele lumineux, aux aigus sûrs et percutants. Et à tout seigneur tout honneur, le dernier en Nabucco particulièrement humain et fragile, attentif à chaque note et à chaque mot de la partition, avec un « legato » exemplaire ; la voix n’a certes plus le lustre ni le mordant d’autrefois, mais l’interprète compense habilement le passage des ans avec un investissement scénique confondant. Pourtant, ce qui sauve véritablement cette soirée de la routine, c’est le chœur. Ses interventions sont d’une précision et d’une cohésion des registres impressionnantes, culminant dans le célèbre « Va pensiero », avec une note finale « decrescendo » qui reste longtemps suspendue dans la salle. Frissons dans le public.



Claudio Poloni

 

 

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