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Magie des lieux

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Théâtre antique
08/14/2001 -  
Giuseppe Verdi : Don Carlo
Sergej Larin (Don Carlo), Hasmik Papian (Elisabeth de Valois), Giovanna Casolla (La princesse Eboli), Roberto Frontali (Marquis de Posa), Roberto Scandiuzzi (Philippe II), Willard White (Le grand inquisiteur), Wojtek Smilek (Un frate), Alexise Yerna (Tebaldo), Gérard Theruel (Le conte de Lerma), Marie Devellereau (Une voix du ciel)
Orchestre National de France, Pinchas Steinberg (direction)
Charles Roubaud (mise en scène)


Une soirée aux Chorégies d’Orange est toujours un moment inoubliable... surtout quand il n’y a pas de mistral, ce qui était le cas ce soir, Ouf ! Clôturant le festival après Aïda et Rigoletto, ainsi que des concerts et récitals, ce Don Carlo, moins «grand public» mais ô combien plus intéressant, était attendu et n’aura pas déçu.


Le metteur en scène Charles Roubaud, un habitué des lieux, semble avoir trouvé l’accord parfait entre l’austère grandeur de la cour d’Espagne de Philippe II et la majesté du théâtre antique. Ne cherchant pas midi à quatorze heures, il réalise un travail lisible recelant par moment de très belles images comme la prison de Carlo faite de lances et de croix plantées dans le sol autour de lui.


Affecté de problèmes vocaux - une annonce sera faite à l’entracte - Sergej Larin ne peut tenir son rang, celui d’un très bon Don Carlo. Dommage, d’autant que le reste de la distribution est très convaincant, hormis une Eboli un peu raide et approximative. Roberto Frontali campe un Posa à l’émission franche et au timbre de bronze, Roberto Scandiuzzi incarne un des meilleurs Philippe II que l’on puisse entendre tant il sait rendre la complexité du personnage, Hasmik Papian prête son beau timbre et la souplesse de sa voix à une Elisabeth touchante tandis que Willard White s’impose comme un des grands inquisiteurs actuels.


L’Orchestre National de France est sans reproche et remarquable dans ses interventions solistes mais l’on regrette que Pinchas Steinberg, que l’on avait connu plus inspiré, le contienne trop et lui impose une battue sans imagination. Le prélude du premier acte, confié aux cuivres, est d’une désolante platitude, alors qu’il recèle tant de force !


Après cette année Verdi, la prochaine saison offrira La Flûte enchantée dirigée par Myung-Whun Chung et Roméo et Juliette avec Roberto Alagna et Angela Gheorghiu, de superbes soirées en perspective !





Philippe Herlin

 

 

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