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Encore une Manon à Liège

Liège
Opéra royal de Wallonie
09/19/2017 -  et 22, 24*, 28, 30 septembre 2017
Giacomo Puccini: Manon Lescaut
Anna Pirozzi (Manon), Marcello Giordani (Des Grieux), Ionut Pascu (Lescaut), Marcel Vanaud (Géronte), Marco Ciaponi (Edmondo), Pietro Picone (Il Mmestro di ballo), Alexise Yerna (Il musico), Patrick Delcour (L’oste, Il sergente)
Chœurs de l’Opéra royal de Wallonie, Pierre Iodice (chef des chœurs), Orchestre de l’Opéra royal de Wallonie, Speranza Scappucci (direction)
Stefano Mazzonis di Pralafera (mise en scène), Jean-Guy Lecat (décors), Fernand Ruiz (costumes), Franco Marri (lumières)


(© Lorraine Wauters/Opéra royal de Wallonie)


La saison de l’Opéra royal de Wallonie débute avec Manon Lescaut (1893). Le drame lyrique de Puccini, représenté pour la dernière fois il y a vingt-trois ans, clôt une trilogie sur l’héroïne de l’abbé Prévost, après les ouvrages de Massenet en 2012 (repris en 2014) et d’Auber en 2016. Il s’agit d’un spectacle de bon aloi mais de pure convention, sans audace, ni profondeur, ce qui n’étonne pas : Stefano Mazzonis di Pralafera le met en scène, en se tenant, comme d’habitude, à une direction d’acteur banale et à une composition sommaire des personnages. Transposé à la fin du dix-neuvième siècle, comme le suggèrent les somptueux costumes de Fernand Ruiz, le spectacle se révèle lisible et cohérent, mais il demeure trop prévisible et traditionnel pour soutenir l’intérêt. Eclairés par Franco Marri, les décors réalistes de Jean-Guy Lecat nécessitent deux entractes et un précipité de quelques minutes entre les troisième et quatrième actes, ce qui freine le déroulement de cet opéra d’à peine deux heures.


Le plateau laisse une impression mitigée. Anna Pirozzi et Marcello Giordani peinent à convaincre en Manon et Des Grieux, malgré la passion qui les anime. Pourtant, les amants se gardent d’user d’artifices pour paraître juvéniles, le metteur en scène prenant le parti de montrer un couple plus mature qu’à l’accoutumée. Cette soprano affiche une remarquable probité artistique et déploie une voix riche et séduisante, mais la rigueur compense partiellement la raideur du jeu scénique. Le chant de Marcello Giordani paraît nettement plus brut et approximatif. Ce ténor solide et généreux peine dans un premier temps mais peaufine mieux le phrasé et l’intonation par la suite. Fort d’un timbre de qualité, Ionut Pascu livre en Lescaut une prestation accomplie et constante, le vétéran Marcel Vanaud impose sa forte présence en Géronte, sans dispenser un inoubliable moment de chant, et l’inoxydable Alexise Yerna campe un musicien fringuant. Comme le plus souvent à l’Opéra royal de Wallonie, les petits rôles sont bien distribués et les choristes remplissent leur tâche avec conviction.


Le principal motif de satisfaction réside dans la fosse : l’orchestre sonne avec précision et plénitude, ce qui met en valeur l’écriture ciselée de Puccini. L’admirable direction de Speranza Scappucci procure un sentiment d’évidence, grâce à un constant souci de justesse et d’expression, d’équilibre et de contraste, de fluidité et d’éloquence. Le chef principal attitré possède décidément un haut potentiel, révélé dans Jérusalem en mars et à confirmer de nouveau dans Carmen en janvier. Nous quittons l’Opéra royal de Wallonie ni déçu, ni ravi, mais le chef et l’orchestre valaient le déplacement.



Sébastien Foucart

 

 

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