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Acoustique problématique à la Hofburg Innsbruck Hofburg 08/23/2017 - et 22 août 2017 (Amsterdam) Johann Sebastien Bach : Suite pour orchestre n° 2 en la mineur pour violon, cordes et basse continue, BWV 1067a (version originale de la Suite pour orchestre n° 2 en si mineur) – Concertos pour violon n° 1 en la mineur, BWV 1041, et n° 2 en mi majeur, BWV 1042 – Concerto pour deux violons en ré mineur, BWV 1043
Carl Philipp Emanuel Bach : Symphonie en si mineur, Wq 182/5, H. 661 Isabelle Faust (violon)
Akademie für Alte Musik Berlin, Bernhard Forck (premier violon)
I. Faust (© Wieser)
On ne boude pas son plaisir, une fois encore, de rejoindre le superbe festival de musique baroque d’Innsbruck, organisé chaque année pendant la quasi-totalité du mois d’août dans les hauteurs de la capitale du Tyrol. C’est précisément dans le cadre prestigieux de la Hofburg, résidence impériale reconstruite par l’impératrice Marie-Thérèse en un style rococo assez sage, qu’a lieu l’un des concerts les plus attendus de cette édition: l’Académie de musique ancienne de Berlin y rend hommage aux Bach avec les forces de la violoniste allemande Isabelle Faust. Las, l’enthousiasme initial fait rapidement place à la déception, tant l’acoustique des lieux ne rend pas hommage à la qualité indiscutable de l’ensemble des interprètes réunis. La hauteur très importante du plafond explique sans aucun doute les résonnances multiples qui donnent à l’auditeur l’impression désagréable d’une bouillie sonore continue. Lors de votre venue au festival d’Innsbruck, il faudra donc résolument éviter de choisir un concert à la Hofburg afin de privilégier la salle espagnole du château d’Ambras ou encore celle du Théâtre du Land voisin.
On en veut aussi à Isabelle Faust de ne pas mieux s’adapter à ces contraintes périlleuses que tout interprète se doit de maîtriser: en adoptant un tempo métronomique et rapidissime, certes en phase avec son style et ses choix artistiques, elle n’aide pas l’auditeur à y trouver son compte. Restent les mouvements lents, où la respiration se fait un peu plus harmonieuse en limitant les effets négatifs de la résonance: le legato d’Isabelle Faust refuse tout sentimentalisme en une lecture qui évoque davantage le renoncement, s’appuyant sur une technique sûre qui évacue tout vibrato et toute virtuosité individuelle. On est souvent à la limite de la sécheresse interprétative, mais il n’en reste pas moins que la probité artistique impressionne tout du long.
Les affrontements rageurs entre pupitres de la Symphonie en si mineur de Carl Philip Emanuel Bach, composée en 1773, conviennent mieux à l’acoustique de la Hofburg, et ce d’autant que les attaques plus franches des interprètes berlinois permettent de bien identifier les ruptures. C’est donc là une lecture de caractère d’autant plus excitante et plaisante que le plaisir de jouer ensemble se lit sur les visages des interprètes, très en forme. Le bis emprunté à Vivaldi permet quant à lui de mettre en avant le premier violoncelle engagé de Kathrin Sutor, avant que les interprètes ne reçoivent une ovation à la hauteur de leur réputation.
Le site du festival de musique ancienne d’Innsbruck Florent Coudeyrat
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