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En plein(s) air(s) Saint-Céré Place du Mercadial 08/13/2017 - et 27 juillet (Saint-Sernin-du-Plain), 11 (Biron), 12 (Cahors) août 2017 Leonard Bernstein : West Side Story (adaptation Gérard Lecointe) Perrine Madoeuf (soprano), Landy Andriamboavonjy (mezzo), Pierre-Antoine Chaumien (ténor), Fabrice Alibert (baryton)
Les Percussions Claviers de Lyon: Raphaël Aggery, Jeremy Daillet, Gilles Dumoulin, Gérard Lecointe, Dorian Lépidi (percussion), Sébastien Jaudon (piano)
Chaque année, le festival de Saint-Céré veille toujours à respecter un équilibre dans sa programmation lyrique: aux côtés des Noces de Figaro et du Barbier de Séville, il fallait donc une contrepartie susceptible d’attirer un plus large public, dans un registre moins opératique et plus contemporain, sinon plus léger, puisque le choix s’est porté cette année sur West Side Story (1957). Et, plutôt qu’une mise en scène de l’œuvre originale de Bernstein, c’est l’adaptation de concert pour quatuor vocal, percussion (cinq exécutants) et piano réalisée par Gérard Lecointe, membre fondateur et directeur artistique des Percussions Claviers de Lyon, qui a été retenue.
La percussion – et le piano, qui s’y intègre sans peine – n’est évidemment pas incongrue dans l’univers musical et chorégraphique fortement rythmé de la partition. Mais l’arrangement, qui fait la part belle aux marimbas, xylophones et vibraphones, rend également justice à la dimension plus lyrique du propos. Sur la place du Mercadial, les nuisances sonores inhérentes à un spectacle en plein air – cloches de l’église, enfants, chiens, motocyclettes et même bruits de vaisselle du café voisin – sont minimes au regard de la réussite de la sonorisation: si les instruments écrasent parfois un peu les voix, l’acoustique se révèle supérieure à celle de bien des salles de concert, la subtilité des sonorités, nimbées d’une réverbération inattendue mais discrète, étant totalement préservée.
Pages purement instrumentales, airs et ensembles alternent, restituant le déroulement de la comédie musicale, par ailleurs enrichi de quelques bruitages (sirènes, coup de feu...). Placés à l’arrière des percussions, quatre chanteurs issus du chœur de chambre Spirito (né de la fusion de deux formations lyonnaises bien connues, les Solistes de Lyon de Bernard Tétu et le Chœur Britten de Nicole Corti) se répartissent les rôles, dans un anglais idiomatique et dans des styles et formats vocaux assez différents: la verve contagieuse de Perrine Madoeuf et Landy Andriamboavonjy dans «America» ou «I feel pretty» trouve son pendant dans la prestation remarquable de Pierre-Antoine Chaumien et Fabrice Alibert. Quant aux Percussions Claviers de Lyon, leur impeccable virtuosité éclate notamment dans la spectaculaire fugue de «Cool».
Succès imparable sous la douceur enfin retrouvée du ciel saint-céréen: en bis, solistes et musiciens reprennent «Tonight».
Le site des Percussions Claviers de Lyon
Simon Corley
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