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Demandez le «Blue Book»! Verbier
Eglise
07/25/2017 -
Bohuslav Martinů : Quatuor n° 3, H. 183
Bedrich Smetana : Quatuor n° 1 «Z mého zivota»
Antonín Dvorák : Quintette à cordes n° 3 «Américain», opus 97, B. 180
Lars Anders Tomter (alto), Quatuor Pavel Haas: Veronika Jarůsková, Marek Zwiebel (violon), Radim Sedmidubský (alto), Peter Jarůsek (violoncelle)
Parmi les nouveautés que n’a pas manqué d’entraîner un changement de direction, la politique éditoriale des publications du festival de Verbier a vu, à côté du traditionnel programme général qui a changé de format et d’esprit, la naissance du «Blue Book», instrument précieux et hautement pédagogique pour l’éducation musicale du festivalier.
De présentation élégante, comme un roman et d’une couleur bleue qui rivalise avec le ciel si pur des Alpes, ce livre de quasiment deux cents pages réalisé sous la direction de Pierre Jouhaud, dont le public parisien connaît bien la contribution aux programmes du Châtelet et de l’Opéra-Comique, est composé de notules sur les interprètes et sur les œuvres, classées en quatre catégories: lyrique, piano, symphonique et musique de chambre. Elles sont rédigées par deux auteurs aguerris du festival, Albina Belabiod et Laurent Vilarem, dont les habitués du festival connaissent la signature dans le quotidien gratuit, compagnon indispensable du petit déjeuner du festivalier, rebaptisé cet été Allegro. Ainsi, pour la somme modique de 10 francs suisses, l’auditeur peut arriver au concert aussi bien préparé que s’il avait consulté trois ouvrages de musicologie, toutes les notices biographiques des interprètes, qui sont parfois obsolètes et, disons... tout Wikipedia!
Prenons comme exemple l’admirable concert de musique de chambre tchèque donné par le Quatuor Pavel Haas en l’église. On peut légitimement se demander qui est Pavel Haas. Pas le premier violon, car c’est Véronica Jaruskovà, une ravissante jeune femme qui dompte une abondante chevelure blonde d’un côté de sa tête pour mieux tenir le violon dont elle guide cette formation à l’équilibre parfait! Le «Blue Book» nous apprend que Pavel Haas (1899-1944) «est un des plus brillants compositeurs tchèques, élève de Janácek, auteur d’œuvres novatrices, emprisonné par les nazis à Theresienstadt en 1941 et assassiné à Auschwitz trois ans plus tard». Quant aux œuvres de Martinů, Smetana et Dvorák, on y apprend assez pour savoir le minimum permettant de se repérer dans un répertoire pas forcément familier.
L’altiste norvégien Lars Anders Tomter a rejoint les musiciens tchèques pour le Troisième Quintette de Dvorák, aux saveurs bohémiennes enrichies de son apprentissage de la musique découverte dans sa période américaine. Auparavant, le Quatuor Pavel Haas avait joué dans un recueillement exceptionnel avec un fondu instrumental parfait deux œuvres majeures du répertoire tchèque: le Troisième Quatuor de Martinů, à l’étonnante modernité nourrie de jazz et de son expérience parisienne puis le Premier des deux Quatuors de Smetana, sous-titré «De ma vie», pièce autobiographique et tourmentée.
Olivier Brunel
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