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De l’importance de l’acoustique Paris Mairie du IVe 06/16/2017 - Frédéric Chopin : Nocturnes, opus 9 n° 2 et opus 48 – Mazurka, opus 63 n°3 – Impromptu n° 3, opus 51 – Valse, opus 69 n° 1 – Polonaise-Fantaisie, opus 61
Robert Schumann : Novelette, opus 21 n° 8
Johannes Brahms : Fantaisies, opus 116 David Fray (piano)
D. Fray (© Paolo Roversi/Warner Classics)
On avait manqué le récital qu’a donné David Fray en avril dernier au Théâtre des Champs-Elysées. On savait d’avance ce que serait le prix à payer en voulant rattraper cette occasion manquée dans les termes du Festival de Paris (jouer dans des endroits emblématiques de la capitale), qui le programme en ce mois de juin à la mairie du IVe arrondissement.
De mauvaises conditions acoustiques, les salles des fêtes du Second Empire étant tout sauf des salles de concert, le bruit infernal de la rue (comment une nuance sforzando ou un trille joué triple piano peut-il rivaliser avec le bruit d’une moto ou d’un camion de pompiers?), le grincement des inconfortables sièges coquilles en plastique et un instrument douteux, quoique Steinway, aux aigus clinquants et aux basses insuffisantes, ou que l’acoustique rendait tel. La chaleur qui s’était invitée venait de surcroît, perturbant principalement l’interprète, qui avait tenu à ne pas tomber la veste.
Pour toutes ces raisons, il est difficile de donner un compte rendu très fidèle de ce récital au programme magnifiquement construit, le romantisme élégant à la française de Chopin mis en regard avec le romantisme allemand tourmenté de Schumann et Brahms. Il est évident que dans le magnifique bouquet de pièces de Chopin composé par David Fray pour un récent enregistrement de studio, il semblait constamment à la recherche de sa sonorité et de son phrasé, semblant tantôt hésitant, tantôt en roue libre. Mais quel contraste offrait la seconde partie avec la longue et fougueuse Huitième Novelette de Schumann, dernière de l’Opus 21, à la construction si moderne par la complexité de sa thématique. David Fray semblait apprivoiser peu à peu la rude sonorité de ce Steinway. Suivaient les sept Fantaisies opus 116 de Brahms, apogée de ce récital, avec de magnifiques contrastes et des tentatives de restituer au mieux la complexe harmonie de ces pièces contrastées.
Avec le Bach de ses débuts discographiques et un piano à l’acoustique enfin domptée, David Fray revenait à un climat plus apaisé et serein avec le choral Nun komm, der Heiden Heiland dans la transcription de Busoni et la Sarabande de la Première Partita.
Le site du Festival de Paris
Le site de David Fray
Olivier Brunel
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