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Chung à la Cité (céleste) de la musique Paris Cité de la musique 07/12/2001 - Olivier Messiaen : Des canyons aux étoiles...
Sébastien Vichard, Benjamin Kobler (piano), Jean-Philippe Cochenet (cor), Anne Cardinaud (glockenspiel), Benjamin Huyghe (xylorimba) Stagiaires de l’académie de musique du XXème siècle, Myung-Whun Chung (direction)
L’académie biennale de musique du XXème siècle, coproduite par le Conservatoire de Paris, l’Ensemble intercontemporain et la Cité de la musique, aura permis, pour la quatrième fois depuis 1995, à de jeunes musiciens de tous les pays de travailler le répertoire du siècle dernier, dans toute sa diversité (de Prokofiev à Murail en passant par Schönberg, Messiaen, Carter, Ligeti, Kurtag, Tôn-Thât Tiêt, Reich, Grisey et Hersant), avec les solistes de l’Ensemble intercontemporain, avant de présenter deux concerts de musique de chambre et deux concerts d’orchestre, sous la direction de Myung-Whun Chung et de Jonathan Nott.
Le premier des deux concerts d’orchestre était consacré, devant une salle comble, à l’exécution intégrale de la monumentale fresque qu’est Des canyons aux étoiles (1974). Familier de l’œuvre de Messiaen, Chung semble en outre visiblement ravi de diriger les jeunes musiciens de l’académie. Ceux-ci le lui rendent bien, sous réserve d’inévitables et mineures imprécisions que leurs aînés eussent certainement aussi concédées dans une partition aussi redoutable. Cela vaut d’abord pour les pianistes Sébastien Vichard et Benjamin Kobler, impressionnants respectivement dans le solo de Bryce Canyon et les rochers rouge-orange et dans Le moqueur polyglotte. Le corniste Jean-Philippe Cochenet, quant à lui, déjoue sans peine les pièges de l’Appel interstellaire. Pour le reste, Chung sait évidemment mettre en valeur cette musique: descriptif et spectaculaire dans l’implacable Cedar Breaks et le don de crainte, joyeux dans La grive des bois, foisonnant et rhétorique à la fois dans Omao, leiothrix, elepaio, shama. Sans surprise, il est tout particulièrement à son avantage dans les moment recueillis et mystiques, où sa maîtrise des phrasés fait merveille, notamment dans Les ressuscités et le chant de l’étoile Aldébaran ou dans le choral de Zion Park et la Cité céleste.
Simon Corley
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