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Festival de Colmar, 4 - 15 juillet

Colmar
Eglise Saint-Mathieu
07/04/2001 -  Du 4 au 15 juillet

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Festival de Colmar, 4 - 15 juillet


Avec sa taille humaine, son dynamisme, sa beauté architecturale, ses nombreuses terrasses où se prélasser, Colmar est un peu l’Aix-en-Provence de l’Alsace. Un lieu dans lequel un festival de qualité peut prendre racine et faire rayonner encore plus une ville déjà superbe et accueillante. En plus d’une vieille ville au charme immédiat, la route des vins aux alentours offrira au mélomane le plaisir de découvrir une région captivante, c’est aussi l’avantage d’un festival d’été ! Treizième édition du nom, le Festival de Colmar rend chaque année hommage à un musicien. Après Bernstein et Michelangeli ces deux dernières années, c’est le violoniste hongrois Joseph Szigeti (1892-1973) qui inspire la programmation de cette année, même si l’on peut déplorer l’absence de diffusion d’archives filmées. Les deux premiers concerts ont offert une image contrastée de l’édition 2001.



Le 4 juillet 2001
Eglise Saint Matthieu
Hector Berlioz : Marche Hongroise
Bela Bartok : Concerto pour piano n°3
Johannes Brahms : Concerto pour violon
Mikhaïl Rudy (piano)
Kristof Barati (violon)
Orchestre National de Russie, Vladimir Spivakov (direction)


Les qualités du violoniste Vladimir Spivakov sont reconnues, mais comme chef d’orchestre il peine à convaincre comme le montre le concert de ce soir, celui de l’ouverture du festival. Son geste est franc et carré, mais sa battue métronomique et sans subtilité lasse et irrite. Tout est en place, mais simplement posé et jamais animé. La Marche hongroise est pesante, l’accompagnement des concertos simplement brossé à grands traits. Sa façon de prendre la pose de profil la baguette en l’air aux derniers accords des œuvres fait sourire. Le seul espoir de curiosité fut déçu par la prestation peu convaincante du jeune violoniste hongrois Kristof Barati au son aigrelet et aux notes souvent avalées, même si la technique de base semble bonne.


A l’initiative, avec Hubert Niess et Jean-Paul Fuchs, de la création (ou plutôt de la re-création) du Festival de Colmar il y a treize ans, Vladimir Spivakov accapare une place dans le festival (directeur artistique, chef, soliste, responsable d’une fondation de jeunes musiciens) qui excède quelque peu ses capacités. Le risque de lassitude n’est pas loin, comme en témoignent les nombreuses travées vides lors du deuxième concert. Un répertoire trop exclusivement symphonique et concertant, à l’heure où le public plébiscite le baroque et la voix, semble un peu décalé. Sans doute le temps est-il venu, pour le Festival de Colmar, de commencer à penser à l’après Spivakov.




Le 5 juillet 2001
Eglise Saint Matthieu
Ludwig van Beethoven : Ouverture du Roi Etienne
Bela Bartok : Burlesque (opus 8/c n°3), Scherzo (BB 27 n°4), Chimère (BB 27 n°3), orchestration de Zoltan Kocsis) et Concerto pour violon n°2
Claude Debussy : Gigues, Rondes de printemps (extraits de Images)
Sergueï Rachmaninov : L’Ile des morts
Barnabas Kelemen (violon)
Orchestre National Philharmonique de Hongrie, Zoltan Kocsis (direction)


Le jour et la nuit ! Après le concert décevant de la veille, la deuxième soirée du festival prodiguait découvertes, plaisirs et enthousiasme. Jamais jouée, l’Ouverture du Roi Etienne permet à un orchestre d’affirmer sa vigueur et sa tenue et offre, avec son opposition entre un thème puissant exprimé par les cuivres et un léger par les bois, une intéressante composition. L’Orchestre National Philharmonique de Hongrie et Zoltan Kocsis affichent d’emblée une brillante santé. Plus connu comme pianiste, Kocsis est également très actif comme chef depuis de nombreuses années et il endossait ce soir son rôle de directeur musical, un poste qu’il occupe depuis 1997 à la tête de cette formation de haut niveau. Il possède également une troisième corde à son arc avec l’écriture, ou du moins l’orchestration, qui lui fit transformer trois pièces pour piano de Bartok en pièces symphoniques. L’opulence orchestrale évoque plus Richard Strauss que le compositeur hongrois, mais qu’importe, le résultat démontre une maîtrise souveraine de l’orchestre et de ses sortilèges. Bartok toujours, ensuite, avec son Deuxième concerto pour violon. Pour ses débuts en France, le jeune violoniste hongrois Barnabas Kelemen impressionne. A 23 ans il possède déjà un son, une dextérité, une respiration remarquables. Une découverte et un nom à retenir, assurément. On pourra le découvrir à Paris le 8 novembre à l’Auditorium du Louvre. Après l’entracte, Kocsis enchaîne Gigues, L’Ile des morts et Rondes de printemps, comme si la pièce de Rachmaninov constituait le climax d’un cycle entre les deux pièces plus descriptives de Debussy. Un choix original et audacieux et, c’est le plus important, brillamment défendu par une direction intense et réfléchie. Lui aussi soliste aspirant à devenir chef d’orchestre, Zoltan Kocsis réussi là où Vladimir Spivakov échoue.



Parmi les prochaines soirées du festival, on peut noter le Quatuor Takacs le 10 juillet, l’Orchestre du Festival de Budapest dirigé par Ivan Fisher les 12, 13 et 15 juillet, un récital de Miklos Perenyi le 13 juillet et d’Andras Schiff le 14.


Mail : festival-international@ot-colmar.fr
Tél : 03 89 20 68 97





Philippe Herlin

 

 

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