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Le chef fait le spectacle

Geneva
Opéra des Nations
03/30/2017 -  
Giacomo Puccini : Manon Lescaut
María José Siri (Manon Lescaut), Dalibor Jenis (Lescaut), Gregory Kunde (Chevalier Renato des Grieux), Carlo Lepore (Géronte di Ravoir), Francesco Marsiglia (Edmondo), Clarissa Leonardi (Un musicien), Dario Giorgelè (Le Sergent des archers, L'Aubergiste), Saverio Pugliese (Le Maître à danser)
Coro del Teatro Regio, Claudio Fenoglio (préparation), Orchestra del Teatro Regio, Gianandrea Noseda (direction musicale)


(Ramella&Giannese © Fondazione Teatro Regio di Torino)


Les forces du Teatro Regio de Turin ont remporté un joli succès à Genève avec Manon Lescaut de Puccini. Après une série de représentations en Italie, le chef, l’orchestre, le chœur et les solistes ont traversé les Alpes pour présenter une version concertante du spectacle en Suisse, accueillie par des applaudissements chaleureux. Il est vrai que toute l’équipe était parfaitement rodée, ce qui n’enlève rien d’ailleurs au mérite de chacun. Globalement de haut vol, la distribution vocale n’a cependant pas entièrement convaincu, à commencer par Gregory Kunde en Chevalier des Grieux. S’il peine à rendre crédible son personnage, même en concert (d’autant qu’il est plus âgé que Géronte...), le ténor n’en demeure pas moins un modèle de style, avec son phrasé exemplaire, son timbre ardent, ses aigus percutants et sa voix pratiquement intacte, qui relève du miracle. Le seul (gros) bémol est que l’interprète chante constamment forte, sacrifiant ainsi les nuances, le lyrisme et la douceur de l’articulation. Dommage, car le cadre intimiste de l’Opéra des Nations de Genève offre justement aux chanteurs la possibilité de nuancer, sans aucune nécessité de s’égosiller. La même remarque vaut pour la Manon de María José Siri, à la voix galbée et ronde et à l’émission homogène et bien contrôlée, mais qui manque d’émotion et de sensualité, à l’image d’un « In quelle trine morbide » qui laisse indifférent. Les deux protagonistes sont entourés d’excellents « comprimari », dont Dalibor Jenis, Lescaut autoritaire et cynique à souhait, et Carlo Lepore, Géronte sobre et efficace. Mais la soirée vaut surtout pour la direction musicale de Gianandrea Noseda, qui porte la partition de Puccini vers les sommets. Tempi vifs, contrastes accentués, tension dramatique constante, nuances et couleurs pour rendre passions et émotions, le chef est ici clairement dans son élément. A la fin de chaque acte, son visage ruisselant de sueur en dit long sur l’énergie qu’il imprime au spectacle. On mentionnera également l’excellente prestation du chœur. Cette première collaboration lyrique entre Turin et Genève est à marquer d’une pierre blanche.



Claudio Poloni

 

 

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