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Espagne/Allemagne Tournai
Conservatoire
03/26/2017 - et 22 (Maasmechelen), 23 (Sint Truiden), 24 (Namur), 25 (Amsterdam) mars 2017
Juan Crisóstomo de Arriaga: Quatuor n° 1
Joaquín Turina: Oracíon del torero, opus 34
Johannes Brahms: Quatuor n° 1, opus 51 n° 1
Quatuor Quiroga: Aitor Hevia, Cibrán Sierra (violon), Josep Puchades (alto), Helena Poggio (violoncelle)
Le Quatuor Quiroga (© Josep Molina)
La quinzième édition des Voix intimes se poursuit avec le Quatuor Quiroga en ce dimanche après-midi de carnaval. Ce concert marque le retour du festival dans un de ses lieux de prédilection, le Conservatoire, fermé durant quelques années pour rénovation. L’acoustique demeure idéale dans cette salle aux conditions d’écoute optimales... en temps normal, car les micros de Musiq3 captent aussi le bruit des festivités venant de l’extérieur.
Primé à Bordeaux il y a dix ans, cette formation empruntant son nom à un compositeur et violoniste espagnol joue dans son arbre généalogique dans la première partie. Elle livre tout d’abord une exécution engagée et solide du Première Quatuor (1823) d’Arriaga. La sonorité se révèle immédiatement peaufinée, et la mise en place précise, mais le premier violon dérape parfois, alors que ses partenaires affichent plus de constance. Les musiciens préservent la verdeur de l’inspiration de ce compositeur disparu très jeune et la (fausse) simplicité de sa musique.
Fondé en 2004 et formé auprès de membres éminents des Hagen, La Salle et Alban Berg, ce quatuor réunit de fortes personnalités qui se complètent admirablement. Sa rigueur permet de suivre les interventions sans difficulté et de profiter d’un dialogue affuté et éloquent. Prière du torero (1925) de Turina affiche aussi toutes ces qualités et en distingue d’autres, comme la tenue du phrasé et la justesse des inflexions. Dans cette œuvre courte mais intense, le Quatuor Quiroga produit des effets sonores recherchés et appuie son interprétation sur une rythmique inflexible et entraînante.
Les organisateurs imposent une pause plus courte que d’habitude car les musiciens doivent prendre l’avion. Ces derniers ne malmènent toutefois pas les tempi dans le Premier Quatuor (1873) de Brahms pour terminer plus rapidement. Ils prennent même leur temps dans les mouvements médians, plus relâchés et moins habités que ceux qui les entourent, directs et solides. Plus exaltée qu’austère, leur interprétation comporte quelques traits trop marqués, en particulier dans le finale, mais elle confirme les qualités de vigueur et de liberté de cet ensemble. D’une discrétion exemplaire, le public se voit remercié avec de la musique traditionnelle de Galice.
Les organisateurs fixent d’ores et déjà rendez-vous au 24 juin pour deux concerts, au centre Choiseul, cette fois, l’un à 16 heures (Quatuor Voce et Eliane Reyes, dans des œuvres de Bartók et Fauré), l’autre à 20 heures (Quatuor Talich, accompagné par la Chapelle musicale de Tournai, dans Mendelssohn, Dvorák et Elgar). Entre les deux concerts, les spectateurs peuvent se restaurer à l’occasion d’un lunch garden dans les jardins du centre (à condition de réserver auprès de l’association Proquartetto).
Le site du Quatuor Quiroga
Sébastien Foucart
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