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Un couple d’amoureux rayonnant

Lausanne
Opéra
03/19/2017 -  et 22, 24*, 26, 29 mars 2017
Giacomo Puccini : La bohème
Emily Dorn (Mimi), Giorgio Berrugi (Rodolfo), Anne Sophie Petit (Musetta), Vittorio Prato (Marcello), Luigi De Donato (Colline), Benoît Capt (Schaunard), Mario Marchisio (Benoît, Alcindoro), Marin Yonchev (Parpignol), Louis Morvan (Un douanier), Mohammed Haidar (Le sergent des douanes)
Chœur de l’Opéra de Lausanne, Jacques Blanc (préparation), Maîtrise «Opéra» du Conservatoire de Lausanne, Stephanie Burkhard, Pierre-Louis Nanchen (préparation), Orchestre de Chambre de Lausanne, Frank Beermann (direction musicale)
Claude Stratz (mise en scène), Ezio Toffolutti (décors et costumes), Henri Merzeau (lumières)


(© Marc Vanappelghem)


La Bohème est assurément l’un des opéras les plus populaires de tout le répertoire lyrique. On ne s’étonnera donc pas qu’après des représentations à Genève pour les fêtes de fin d’année, le chef-d’œuvre de Puccini soit à nouveau à l’affiche trois mois plus tard en Suisse romande, à Lausanne cette fois. Le spectacle, créé en 2003 par Claude Stratz (décédé en 2007, à 60 ans, alors qu’il dirigeait le Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris), puis repris cinq ans après par Eric Vigié, directeur de l’Opéra de Lausanne, est présenté pour la troisième fois, toujours avec le même succès. Les décors dépouillés d’Ezio Toffolutti confèrent une touche sobre et délicate à cette Bohème, rehaussée par les éclairages d’Henri Merzeau. Tout au plus peut-on regretter un certain statisme scénique, les chanteurs se contentant d’interpréter leurs airs figés au milieu du plateau, ce qui est souvent le lot des reprises.


Mais nul ne s’en plaint, tant le couple d’amoureux focalise l’attention. Lui, Giorgio Berrugi, Rodolfo ardent et conquérant, tout d’une pièce, au chant généreux et lumineux, aux aigus solaires et éclatants, même si parfois un peu forcés ; elle, Emily Dorn, Mimi toute en finesse et en émotion, capable de nuancer son chant, un chant un peu hésitant au début, mais qui s’épanouit au fil de la soirée pour laisser apparaître une voix ronde et puissante. On remarque aussi instantanément le Marcello très en verve de Vittorio Prato, au chant expressif et bien projeté. En Colline, Luigi De Donato convainc par son phrasé et l’élégance de son timbre. Le Schaunard de Benoît Capt est plus en retrait, à l’instar de la Musetta d’Anne Sophie Petit, qui manque quelque peu de panache, mais il faut dire, à la décharge de la jeune chanteuse, qu’elle fait ses premiers pas sur scène. Dans la fosse, Frank Beermann offre une lecture fine et sensible de la partition de Puccini, à la tête de l’Orchestre de Chambre de Lausanne.



Claudio Poloni

 

 

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