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Schubertiades et brahmsiades

Vienna
Konzerthaus
02/13/2017 -  
Franz Schubert : Des Tages Weihe, D. 763 – Hymne an den Unendlichen, D. 232 – Gebet, D. 815 – Licht und Liebe, D. 352 – Die Geselligkeit (Lebenslust), D. 609 – Der Tanz, D. 826 – Der Hochzeitsbraten, D. 930
Johannes Brahms: Liebesliederwalzer, opus 52

Julia Kleiter (soprano), Anke Vondung (mezzo), Werner Güra (ténor), Paul Armin Edelmann (baryton)
Christoph Berner, Camillo Radicke (piano)


Julius Schmid (1854-1935): Schubertiade


Il fallait examiner de près le programme pour comprendre que cette soirée de lieder n’alignait pas simplement plusieurs interprètes à la suite, mais qu’il s’agissait en fait d’une série de quatuors vocaux – faisant occasionnellement place à des duos ou trios. Cela était évident pour le cycle populaire des Liebesliederwalzer de Brahms, beaucoup moins en revanche dans les pièces de Schubert; certaines sont assez rarement exécutées, d’autres coexistent aussi en version pour un chanteur solo.


Pour l’auditeur étourdi que j’étais, ce fut en tout cas une excellente surprise, permettant de se plonger avec délectation dans l’atmosphère originelle des schubertiades: on virevolte un moment dans Der Tanz ou bien Die Geselligkeit, on se recueille ensuite dans Gebet et dans Hymne an den Unendlichen; certains textes sont signés Schiller ou La Motte-Fouqué, d’autres sont d’auteurs anonymes; et on y trouve aussi bien des formes traditionnellement strophiques, proches du lied, que d’autres plus variées et opératiques. Bref, un feu d’artifice émotionnel continu, propre à faire fondre en larmes le public hypersensible des abonnés des cycles de lieder (description à prendre littéralement, comme pourront en témoigner mes voisines de rangée, promptes à sortir leurs mouchoirs). S’il fallait choisir, notons en particulier Licht und Liebe, véritable joyaux d’intimité irisé de modulations sensibles, ou bien Der Hochzeitsbraten , qui joue en dix minutes un drolatique résumé d’opera buffa qui aurait sans nul doute pu satisfaire un Mozart (voire ici pour une excellente analyse de la pièce).


Le cycle de valses Liebeslieder, bien plus célèbre, introduit un second pianiste: ce simple changement transforme de fait complètement la texture et le centre de gravité de la musique – l’éditeur Simrock l’avait bien compris (prenant aussi en compte son intérêt commercial) en modifiant le titre de la partition: «avec voix ad libitum». Les interprètes combinent avec bonheur individualités et discipline: le timbre ciselé de Julia Kleiter, celui plus charnu d’Anke Vondung, le raffinement de Werner Güra, la générosité de Paul Armin Edelmann – côté pianistes le toucher incisif de Christoph Berner complète idéalement la rondeur de Camillo Radicke. Tous ces interprètes se connaissent et s’apprécient depuis longtemps, ayant enregistré côte à côte ce répertoire rare dans diverses configurations. Bref, une vraie bande d’amis qui se retrouvent à Vienne: il n’en fallait pas moins pour faire revivre l’atmosphère des salons musicaux romantiques.



Dimitri Finker

 

 

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