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Barenboim, magnifique serviteur de Bruckner

Paris
Philharmonie
01/06/2017 -  et 20 janvier 2017 (New York)
Wolfgang Amadeus Mozart : Concerto pour piano et orchestre n° 20 en ré mineur, K. 466
Anton Bruckner : Symphonie n° 2 en ut mineur (édition Nowak)

Staatskapelle Berlin, Daniel Barenboim (piano et direction)


D. Barenboim (© Monika Rittershaus)


La Philharmonie de Paris affichait de nouveau complet pour le deuxième concert du cycle Mozart-Bruckner donné en ce mois de janvier par l’Orchestre de la Staatskapelle de Berlin dirigé par Daniel Barenboim. Visages connus (de quelque grand patron à René Pape, à Paris sans doute pour préparer Lohengrin, prochainement donné à l’Opéra Bastille) et aficionados du chef se bousculent donc dans une ambiance de grande première.


La première partie était consacrée, non comme la veille ou, pour l’un des concerts du mois de septembre dernier, à une œuvre concertante de Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791) pour plusieurs instruments mais, comme ce fut déjà le cas là aussi au mois de septembre à un concerto pour piano du divin Salzbourgeois. En l’occurrence, le Vingtième (1785) dont Daniel Barenboim nous donne une interprétation bien moyenne. Accompagné par un orchestre conséquent (une trentaine de cordes) et assez peu engagé (les syncopes du début du premier mouvement, bien plates), le chef-soliste livre un discours brouillon en raison d’une main gauche extrêmement sonore, qui noie en plus d’une occasion le discours de la main droite et conduit en fin de compte à un résultat assez peu lisible. C’est dommage car cette main droite, justement, sait jouer la délicatesse et la finesse comme en témoigna un deuxième mouvement (Andante) de très belle facture. Bénéficiant cette fois-ci d’un orchestre pleinement impliqué (les violoncelles et les contrebasses, râpeuses à souhait), Barenboim enchaîna avec le Presto conclusif où, en dépit d’une interprétation honnête, on regrettera la relative indigence de la cadence dans laquelle le pianiste n’eut pas grand-chose à nous dire.


C’est donc avec circonspection qu’on attendait la seconde partie du concert, consacrée à la Deuxième Symphonie d’Anton Bruckner (1824-1896), Daniel Barenboim ayant choisi de donner la version révisée de 1877 dans l’édition Nowak de 1965. Et là, n’hésitons pas à le dire: on assista à une réalisation exceptionnelle. Tout d’abord, c’est évident, l’Orchestre de la Staatskapelle de Berlin est dans son élément: les cordes sont pleines, attentives à la moindre inflexion du chef, les cuivres sont nobles sans jamais être criards (superbe cor solo tenu ce soir par Ignacio García), la petite harmonie sait être présente quand cela est nécessaire même si l’on aurait aimé clarinette plus suave. Ensuite, Barenboim s’affirme sans conteste comme un brucknérien de tout premier plan. Même si l’on aurait pu souhaiter un Scherzo plus dynamique, témoignant d’une légère baisse de tension de l’orchestre qui sera heureusement en partie oubliée dans le mouvement conclusif, le chef dirigea cette symphonie avec un naturel et une maîtrise admirables.


Dès le Moderato initial, on est totalement pris par cette pulsation, magnifiée par l’entrée des seconds violons après les légers battements de la timbale, que viennent ensuite relayer les vents (le troisième thème du mouvement). C’est peut-être l’Andante. Feierlich, etwas bewegt qui fut le plus incroyable grâce, là encore, à un pupitre de cordes d’une ampleur des plus appréciables, Barenboim trouvant à chaque instant le juste équilibre entre les détails et les grandes lignes de la partition. Et ce ne sont pas de légères anicroches (un petit décalage, bien vite rattrapé du reste, des trombones dans le dernier mouvement ou un timbalier parfois un peu excessif) qui viendront gommer cette superbe prestation, saluée à juste titre par un public enthousiaste. C’est dire si l’on attend la Troisième Symphonie de Bruckner avec impatience!


La seconde partie du concert sur le site medici.tv:






Sébastien Gauthier

 

 

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