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Présence de Beethoven Paris
Théâtre des Bouffes du Nord
06/06/2001 -
Ludwig van Beethoven : Quatuors n° 6, opus 18 n° 6, et 15, op. 132
Quatuor Prazak
Le premier concert du troisième et dernier volet de l’intégrale Beethoven offerte par les Prazak confirme en tous points ce que le deuxième volet avait déjà permis d’entendre en janvier dernier (voir par ailleurs sur ce site). Avec eux, nul besoin de se demander si l’interprétation est «authentique», «classique», «romantique» ou «moderne». Elle s’impose, tout simplement, en tant que telle, tant la complicité des musiciens (resserrés autour de leurs pupitres), la plénitude sonore (sans opulence excessive ni recherche systématique du «beau son») et la qualité instrumentale (la précision des attaques, par exemple) sont au service d’une vision à la fois exigeante et libre, refusant l’effet facile sans verser pour autant dans l’austérité.
L’expression n’est pas en reste. Au lieu d’être, comme trop souvent, plaquée artificiellement sur le discours, elle résulte de façon naturelle de la dynamique et des phrasés choisis par les Tchèques : contrastes vigoureux (tour à tour grâce et violence) dans le dernier quatuor de l’opus 18, merveilleuse narration dans le Quinzième quatuor, monument que les Prazak s’approprient sans coup férir. Le Presto et la Cavatine du Treizième quatuor donnés en bis achèvent de mettre en valeur successivement la virtuosité et la musicalité des artistes.
Simon Corley
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