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Dans son élément

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Bozar, Salle Henry Le Bœuf
11/26/2016 -  et 24 (København), 25 (Budapest), 27 (Köln) novembre 2016
Matthew Locke: Music for «The Tempest»
Antonio Vivaldi: Concerto pour violon opus 8 n° 5 «La Tempesta di mare»
Georg Philipp Telemann: Wasser-Ouvertüre, TWV 55:C3 «Hamburger Ebb und Fluth»
Jean-Féry Rebel: Les Eléments
Jean-Philippe Rameau: Les Indes galantes: Air pour les Zéphires, Orage, Air pour Borée et la Rose – Les Boréades: Entrée, Orage, tonnerre et tremblement de terre – Hippolyte et Aricie: Tonnerre – Zoroastre: Contredanse

Concerto Copenhagen, Jordi Savall (direction)


J. Savall (© David Ignaszewski)


Fidèle du Bozar, Jordi Savall se produit à la tête d’un ensemble qu’il n’a pas fondé, dont il n’assure pas la fonction de directeur musical mais qu’il dirige régulièrement, le Concerto Copenhague. Placée sous la direction artistique de Lars Ulrik Mortensen depuis 1999, cette formation, qui fête cette année ses vingt-cinq ans d’existence, se concentre sur la musique ancienne, qu’elle ambitionne, selon son site, de rendre vivante, pertinente et moderne – comme la majorité des orchestres du même genre, au demeurant.


Le programme regroupe des pièces des XVIIe et XVIIIe siècles inspirées par les manifestations terrestres, aquatiques et célestes, ce qui témoigne de l’approche thématique du Catalan, qu’il applique de longue date dans ses enregistrements publiés par sa propre maison d’édition. Le concert débute par la plaisante musique que Matthew Locke (ca 1621-1677) a composée en 1674 pour La Tempête de Shakespeare. D’une impulsion tranquille, l’exécution de cette suite expose les timbres voluptueux de la formation danoise. Jordi Savall s’éclipse ensuite pour le Concerto « La Tempesta di mare » (1729) de Vivaldi, laissant le soin au konzertmeister, Fredrik From, de conduire ses partenaires. Sobre, maîtrisée et sans fioritures, la prestation de ce violoniste imperturbable est à l’image de la tenue générale de l’orchestre.


La sonorité paraît raffinée, sans excès de sophistication, tandis que la respiration demeure naturelle. La cohésion de la formation et la précision de la mise en place favorisent la beauté du jeu collectif, ce qui n’empêche pas de remarquables individualités d’émerger, notamment au sein des bois. Rythmée et contrastée avec rigueur, la Wassermusik « Hamburger Ebb und Fluth » (1723) de Telemann bénéficie d’une exécution claire, durant laquelle s’illustrent de formidables souffleurs. Le jeu du hautboïste, Antoine Torunczyk, par exemple, constitue un véritable régal, mais les flûtes et le basson se montrent tout aussi brillants. Bien qu’enlevée et exaltée, cette interprétation totalement sous contrôle laisse espérer plus de théâtralité, ce qui vaut pour l’entièreté de la soirée. La netteté des attaques et de la gradation dynamique suscitent malgré tout l’admiration ; alternent ainsi d’heureuses plages de douceur et d’énergie.


Après la pause, Jordi Savall et la formation éclairent l’originalité de l’écriture et des alliages de timbres des Eléments (1737) de Rebel, qui devaient évidemment figurer dans un tel programme. Le concert touche bientôt à sa fin, mais la tenue reste remarquable : les bois séduisent par leur constante justesse, les cordes flattent l’oreille par leur éclat et leur souplesse. Un pot-pourri de pages de Rameau extraites des Indes galantes (1735), des Boréades (1763), d’Hippolyte et Aricie (1733) et de Zoroastre (1749), placé sous le titre « Orages, tonnerres et tremblements de terre», permet de profiter de toutes ces qualités. Les musiciens réservent pour finir deux bis, la «Bourrée d’Avignonez» et la «Contredanse très vive» des Boréades de Rameau : les spectateurs frappent des mains à l’invitation du chef, comme à Vienne au 1er janvier. Ravi de la bienveillante contribution du public, Jordi Savall reviendra sur cette scène le 10 janvier, cette fois avec Hespèrion XXI et La Capella Reial de Catalunya, pour un concert ayant pour thème « Les Routes de l’esclavage (1444-1888) ».


Le site de l’ensemble Concerto Copenhague



Sébastien Foucart

 

 

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