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Passionnant marathon

Paris
Philharmonie
11/21/2016 -  et 22* novembre 2016

21 novembre
Serge Prokofiev : Concertos pour piano n° 1, opus 10 [1], n° 2, opus 16 [2], et n° 3, opus 21 [3] – Roméo et Juliette, Suites n° 1, opus 64 bis, et n° 2, opus 64 ter (extraits)



22 novembre
Serge Prokofiev : Concertos pour piano n° 4, opus 53 [4] et n° 5, opus 55 [5] – Cendrillon, opus 87 (extraits)
George Li [1], Denis Matsuev [2], Alexander Malofeev [3], Sergei Redkin [4], Vadym Kholodenko [5] (piano)
Orchestre du Mariinsky, Valery Gergiev (direction)


V. Gergiev (© Kai Bienert)


Projet ambitieux et belle réussite à la Philharmonie avec l’intégrale des Concertos pour piano et orchestre de Prokofiev en deux concerts par l’Orchestre du Mariinsky sous la direction de Valery Gergiev avec cinq pianistes différents. Valery Gergiev programme régulièrement ce cycle avec son orchestre pétersbourgeois. Récemment à Londres, Munich, Rotterdam et New York avec des interprètes privilégiés, souvent Daniil Trifonov et Serge Babayan. Pour ce marathon parisien réalisé en deux concerts copieux qui affichaient en outre de la musique de ballet de Prokofiev, il avait choisi cinq pianistes primés dans des concours russes, principalement le célèbre concours Tchaïkovski.


A chacun des deux concerts figuraient de larges extraits de musique de ballet, Roméo et Juliette le premier soir, œuvre emblématique du répertoire du maestro et que l’Orchestre du Mariinsky joue parfois de façon tonitruante mais avec un sens dramatique parfait. L’interprétation de celle de Cendrillon était plus légère, diaphane et humoristique. Gergiev est apparu handicapé, marchant difficilement et est resté à son podium entre chacun des concertos et même pendant les bis que chacun des interprètes jouait après sa prestation.


Répartis chronologiquement, ces concertos ont débuté avec l’Américain George Li (médaille d’argent du dernier concours Tchaïkovski). Celui-ci a enlevé le Premier avec une virtuosité indéniable mais sa sonorité avait du mal à rivaliser avec celle de l’orchestre, qui le couvrait beaucoup. Pianiste aguerri à la sonorité notoirement écrasante, Denis Matsuev (vainqueur du concours Tchaïkovski en 1998) n’a pas eu ce handicap et a enlevé le redoutable Deuxième Concerto avec une belle maestria. Pour le Troisième, on a eu la surprise de voir paraître un adolescent blondinet, Alexandre Malofeev, dont la notice nous apprend qu’il est né en 2001 et est déjà bardé de prix et distinctions. Il a joué le plus populaire et mélodique des cinq Concertos avec une musicalité exemplaire, pas une défaillance et un sang froid impressionnant dans les passages redoutables. Manquait cependant à ce jeu si parfait le poids sonore nécessaire à hisser ce célèbre concerto au niveau d’une interprétation typiquement russe.


Le Quatrième et seul concerto dont le compositeur n’ait pas assuré la création lui-même – écrit à la demande du pianiste Paul Wittgenstein, le fameux commanditaire des concertos pour main gauche et qui ne l’a jamais créé, déclarant ne pas en comprendre une note –, le jeune Sergei Redkin (troisième prix du concours Tchaïkovski 2015) a réalisé une parfaite exécution, tout à fait favorisé par la relative transparence de l’orchestration moins fournie de cette pièce. C’est Vadym Kholodenko qui a conclu le cycle avec l’autrement redoutable Cinquième Concerto, avec une souplesse de phrasé, une sonorité belle et pleine et une maîtrise totale de l’œuvre. Dans tous les cas, l’Orchestre du Mariinsky a brillé avec de très belles individualités et une qualité d’ensemble particulière dans ce répertoire qu’il domine totalement.


Au bal des bis, c’est aussi Vadym Kholodenko (médaille d’or du concours Van Cliburn 2013) qui s’est distingué, avec un Prélude de Rachmaninov merveilleusement coloré. Sergei Redkin a joué avec beaucoup d’esprit une des Visions fugitives de Prokofiev et George Li la transcription par Liszt du lied «Widmung» de Schumann. Le très jeune Malofeev a visé un peu haut avec «Ondine» de Ravel, qu’il a pour le moins joué dans le tempo indiqué et non à toute vitesse comme c’est souvent le cas. Quant à Matsuev, il a frisé le ridicule avec une improvisation assez puérile suivie du Precipitato final de la Septième Sonate de Prokofiev joué à telle vitesse qu’il en était méconnaissable.



Olivier Brunel

 

 

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