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Un week-end avec Camille

Bruxelles
Bozar, Salle Henry Le Bœuf
10/16/2016 -  
Camille Saint-Saëns : Phaéton, opus 39 – Concerto pour piano n° 5 «Egyptien», opus 103 – Romance pour violoncelle et orchestre, opus 36 – Morceau de concert pour cor et orchestre, opus 94 – Symphonie n° 2, opus 55
Boris Giltburg (piano), Olsi Leka (violoncelle), Ivo Hadermann (cor), Noé Inui (violon)
Orchestre national de Belgique, Andrey Boreyko (direction)


B. Giltburg (© Sasha Gusov)


L’Orchestre national de Belgique a organisé durant tout un week-end un petit festival consacré à Camille Saint-Saëns sur qui les projecteurs se braquent cette saison en France : Samson et Dalila figure actuellement à l’affiche à l’Opéra de Paris, où l’opéra n’avait plus été représenté depuis vingt-cinq ans, la rare Proserpine vient d’être exécutée en version de concert à Versailles et le tout aussi méconnu Timbre d’argent sera monté à l’Opéra-Comique en juin. L’heure de la réhabilitation sonne-t-elle enfin pour le compositeur ?


Les trois concerts donnent un aperçu intéressant de sa production symphonique, avec des œuvres exécutées fréquemment, comme, le vendredi soir et le dimanche matin, le Troisième Concerto pour violon, le Premier Concerto pour violoncelle ou encore l’incontournable Carnaval des animaux, mais aussi des pages méconnues ou négligées, comme la Suite algérienne et plus de la moitié des compositions sélectionnées pour la prestation du dimanche après-midi. Probablement par manque de temps, bien qu’elle ne dure qu’une dizaine de minutes, la Rhapsodie d’Auvergne, pourtant au programme, n’a pas été interprétée, alors qu’il aurait été intéressant de l’entendre.


Phaéton, poème symphonique de 1873, s’inscrit dans le sillon tracé par l’inventeur du genre, Franz Liszt, pour qui Saint-Saëns avait de l’estime, et réciproquement. L’exécution séduit par sa finition, sa clarté et sa progression, les musiciens, placés sous la direction d’Andrey Boreyko, produisant une sonorité admirable, notamment grâce au jeu assuré et attrayant des bois. L’orchestre et Boris Giltburg rendent ensuite parfaitement justice à l’inventivité, la profondeur et la virtuosité du Cinquième Concerto pour piano (1896). Livrant une interprétation pleine d’éclat, le pianiste brille particulièrement dans les passages orientalisants, grâce à des effets sonores élaborés. Il cultive un jeu explosif et expressif, très contrasté et articulé, mais il se montre aussi capable de fines nuances. Son approche peut paraître excessive et parfois maniérée mais elle se révèle cohérente et rend cet ouvrage palpitant. Cette exécution réjouissante et personnelle se distingue également, au niveau de l’orchestre, par la rigueur de la mise en place et la précision du dialogue instrumental.


Les deux pièces suivantes permettent à deux membres de cette formation de s’illustrer en soliste : Olsi Leka, dans l’anecdotique Romance pour violoncelle et orchestre (1874), dans laquelle il cultive un phrasé net et équilibré, et Ivo Hadermann dans le plus substantiel Morceau de concert pour cor et orchestre (1887), joué avec grâce et finesse. L’un comme l’autre dispensent une sonorité remarquable, tandis que leurs collègues fournissent un accompagnement soigné. L’orchestre, qui affiche cet après-midi une forme excellente, s’applique à mettre en valeur la qualité d’inspiration et le charme de la Deuxième Symphonie (1859), composition méconnue d’une vingtaine de minutes. Les musiciens en restituent la fraîcheur et la légèreté, la traite avec assurance et délicatesse et en ajuste impeccablement la dynamique. La symphonie profite également de la clarté de la mise en place, du dialogue parfait des bois et de la remarquable tenue des cordes, souples et luisantes.



Sébastien Foucart

 

 

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