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Paris
Maison de la radio
09/30/2016 -  
Maurice Ravel : La Valse
Brett Dean : Dramatis personae
Igor Stravinsky : Petrouchka (version 1911)

Håkan Hardenberger (trompette), Compagnie Per Poc (marionnettes)
Orchestre philharmonique de Radio France, Mikko Franck (direction)


H. Hardenberger (© Marco Borggreve)


Après le magnifique concert Schumann et Mahler à la Philharmonie de Paris, l’Orchestre philharmonique de Radio France et Mikko Franck retournaient en ce vendredi à la Maison de la radio pour un programme lui aussi passionnant et associant une œuvre contemporaine de Brett Dean, un compositeur australien né en 1961, Ravel et Stravinsky.


La Valse qui débutait ce concert avait une sacrée allure. Dès l’introduction, l’ambiance un peu lourde de cette composition – Ravel parlait de «tournoiement fantastique et fatal» – est parfaitement rendue avec ce qu’il faut de rubato sous la baguette, toujours précise mais aussi libre, de Mikko Franck. La progression de cette pièce, au moins aussi fascinante que le Boléro, était conduite avec la tension intrinsèque à sa construction. Chaque intervention – on pense particulièrement aux bois et aux cuivres – permettait de goûter chaque détail de la riche et fine orchestration de Ravel. L’apothéose finale était menée avec brio et une précision sans faille.


Le concert se poursuivait par une création française le concerto pour trompette Dramatis personae de Brett Dean, dédié à Håkan Hardenberger et dont la première eut lieu en 2013 au festival de Grafenegg en Autriche. Cette pièce est composée de plusieurs mouvements, successivement «Fall of a Superhero», «Soliloquy» et «The Accidental Revolutionary», le premier et le troisième faisant référence au cinéma de Charlie Chaplin et le deuxième à un monologue, notamment comme l’indique le trompettiste dans le programme, celui d’Hamlet. Tout au long de ce concerto, Håkan Hardenberger fait preuve d’une incroyable technique, que ce soit dans la puissance débridée du premier mouvement, qui comprend une étonnante citation de Sibelius, ou dans les moments plus suspendus du deuxième mouvement, durant lequel il dialogue avec deux trompettistes de l’orchestre placés de chaque côté du devant de la scène. Le soliste possède une maîtrise stupéfiante de son instrument qu’il joue parfois avec sourdine avant de passer avec aisance à la trompette piccolo. Le final renoue avec le cinéma de Charlie Chaplin pour un étonnant feu d’artifice dans le style hollywoodien. Mikko Franck et l’Orchestre philharmonique de Radio France servent magnifiquement cette musique riche et séduisante.


Après l’entracte, place au Petrouchka de Stravinsky dans la première version de 1911. Malgré la présence de la compagnie catalane de marionnettes Per Poc qui illustre avec poésie et talent l’histoire, ce Petrouchka ne restera pas dans les mémoires. Des traits de cordes imprécis, notamment dans les attaques, des cuivres souffrant des tempi sans doute trop rapides de Mikko Franck, des décalages répétés entre les différents pupitres font qu’on ne reconnaît pas l’Orchestre philharmonique de Radio France, qui nous a habitués à beaucoup mieux. Dommage!


Le site de Håkan Hardenberger



Gilles Lesur

 

 

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