About us / Contact

The Classical Music Network

Zurich

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Doublé pour Roberto Alagna

Zurich
Opernhaus
09/24/2016 -  et 28* septembre, 4, 9, 12 octobre 2016
Pietro Mascagni : Cavalleria Rusticana
Ruggero Leoncavallo : Pagliacci

Cavalleria Rusticana
Catherine Naglestad (Santuzza), Roberto Alagna (Turridu), Irène Friedli (Lucia), Roman Burdenko (Alfio), Yulia Mennibaeva (Lola)
Pagliacci
Aleksandra Kurzak (Nedda), Roberto Alagna (Canio), Roman Burdenko (Tonio), Trystan Llŷr Griffiths (Beppe), Alexey Lavrov (Silvio)
Chor, Zusatzchor und Kinderchor der Oper Zürich, Jürg Hämmerli (préparation), Philharmonia Zürich, Daniele Rustioni (direction musicale)
Grischa Asagaroff (mise en scène), Luigi Perego (décors et costumes), Hans-Rudolf Kunz (lumières)


(© Judith Schlosser)


La reprise de Cavalleria Rusticana et de Pagliacci pour quelques représentations à l’Opernhaus de Zurich vaut essentiellement pour la présence de Roberto Alagna dans les deux ouvrages. Le ténor français fait forte impression avec son chant ardent et passionné, son timbre ensoleillé, sa facilité dans les aigus et sa diction irréprochable, prouvant qu’à ce stade de sa carrière, le répertoire vériste lui convient parfaitement. Tout au plus peut-on regretter sa propension à émettre de beaux sons au détriment des nuances, ce qui lui fait tout chanter « fortissimo ». C’est peut-être ce qui explique qu’au rideau final de Pagliacci, le chanteur a été accueilli par quelques huées que ne pouvaient couvrir les applaudissements enthousiastes de la majorité du public. Le ténor les a entendues lui aussi, mais il est resté serein et, dans un grand sourire, a enjoint ses « détracteurs » à venir sur scène pour faire mieux...


Malgré la prestation convaincante de Roberto Alagna, Cavalleria Rusticana est plombé par le triste état vocal de Catherine Naglestad. Si sa Santuzza est très expressive scéniquement, offrant de beaux moments d’émotion, la chanteuse ne peut plus désormais masquer son large vibrato et son chant strident, parfois à la limite du cri. Roman Burdenko incarne un Alfio d’un seul bloc, violent et sonore, à l’opposé de son Tonio de Pagliacci, beaucoup plus nuancé et raffiné, offrant un magnifique « Prologue », avec un sens du « legato » admirable. Aleksandra Kurzak campe une Nedda langoureuse et sûre d’elle, vocalement très à l’aise. Conventionnelle et sans grand relief, la mise en scène de Grischa Asagaroff, qui date de 2009, a le mérite de permettre à des chanteurs invités de se glisser sans trop de répétitions dans la production. Dans la fosse, Daniele Rustioni fait preuve d’un engagement et d’une énergie admirables, mais il a tendance à laisser déborder la masse sonore, oubliant qu’il se trouve dans une salle relativement modeste et que le vérisme peut aussi être synonyme d’élégance et de raffinement.



Claudio Poloni

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com