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Herreweghe de retour à Ambronay

Ambronay
Abbatiale
09/16/2016 -  et 9 (Verden), 10 (Gent) septembre 2016
Johann Sebastian Bach : Cantates «Herr Gott, dich loben alle wir», BWV 130, «Man singet mit Freuden vom Sieg», BWV 149, et «Lass, Fürstin, lass noch einen Strahl» (Trauerode), BWV 198
Hannah Morrison (soprano), Alex Potter (contre-ténor), Thomas Hobbs (ténor), Peter Kooij (basse)
Collegium Vocale Gent, Philippe Herreweghe (direction)




Pour son concert d’ouverture, le trente-septième festival d’Ambronay réunissait cette année Philippe Herreweghe et son fidèle Collegium Vocale de Gand autour d’un concert entièrement dédié à Jean-Sébastien Bach : l’occasion d’entendre le chef flamand dans l’un de ses répertoires de prédilection, avec un florilège de trois cantates toutes postérieures à son entrée en fonction à Leipzig en 1723 – là même où il passera les vingt-sept dernières années de sa vie.


La première partie du concert se veut festive par le choix de deux cantates qui louent la victoire de l’archange Saint-Michel sur le dragon avec force trompettes et timbales. Ces deux œuvres courtes font valoir tout le brio du Collegium Vocale, particulièrement à l’aise au niveau des pupitres de cuivres et de vents, même si on est moins convaincu par les cordes qui mettent un peu de temps à se chauffer, occasionnant plusieurs décalages dans les parties virtuoses. La direction d’Herreweghe, d’une grande lisibilité, respire harmonieusement tout en imprimant une vitalité à sa formation par l’attention aux détails d’accentuations individuelles. La ferveur qui se dégage de cette interprétation fait rapidement place aux contrastes plus brillants ici voulus par Bach.


En seconde partie de concert, le Flamand choisit une œuvre au ton opposé avec l’Ode funèbre de 1727, composée pour les funérailles de Christiane Eberhardine de Brandebourg-Bayreuth – une princesse révérée par les protestants pour sa fidélité à sa religion. Malgré les circonstances, Bach ne verse pas dans le pathos ou dans une musique uniformément sombre. Au contraire, il choisit le message de l’espérance dans une vie céleste, en un ton sérieux et recueilli, mais qui fait aussi la part belle à la coloration instrumentale pour ses différents mouvements: ainsi des flûtes aériennes pour s’adresser à la princesse encore entre deux mondes dans le premier choral ou d’un air surprenant du contre-ténor qui intime aux cordes le silence, seulement accompagné par des vents légèrement dissonants.


Le chœur se montre exemplaire pendant tout le concert, même si le pupitre des sopranos a tendance à se faire plus audible en certains passages. Peut-être est-ce dû à la présence des solistes parmi les quatre types de voix du chœur (seize chanteurs au total): le timbre charnu de la soprano Hannah Morrison se détache ainsi nettement par l’intensité de son engagement. C’est bien vers elle que le chef se tournera en premier lieu lors des applaudissements pour la féliciter chaleureusement, tandis que le public ne s’y trompe pas non plus en lui réservant une belle ovation. A ses côtés, le contre-ténor Alex Potter n’est pas en reste grâce à une projection impressionnante pour ce type de voix, ainsi qu’à une tessiture bien étendue. Plus en retrait, le ténor Thomas Hobbs a pour lui la vigueur de sa belle voix claire, malheureusement gênée par quelques problèmes de souffle et d’articulation. Enfin, la basse Peter Kooij assure correctement sa partie malgré un timbre fatigué et faible en couleurs.


Le site du festival d’Ambronay
Le site du Collegium Vocale de Gand



Florent Coudeyrat

 

 

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