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Retenue Paris Salle Pleyel 05/18/2001 - Gustav Mahler : Rückert-Lieder Dimitri Chostakovitch : Symphonie n° 8, opus 65
Birgit Remmert (mezzo) Orchestre philharmonique de Radio France, Günther Herbig (direction)
Les cycles de mélodies de Mahler défilent l’un après l’autre en ce moment à Paris: après les Kindertotenlieder par Nathalie Stutzmann fin avril et les Lieder eines fahrenden Gesellen par Petra Lang mercredi dernier (voir, pour ces deux concerts, par ailleurs sur ce site), c’était le tour hier soir des cinq mélodies sur des poèmes de Rückert. Difficile d’apprécier la voix de Birgit Remmert, qui remplaçait Anna Larsson, tant l’acoustique de Pleyel est parfois impitoyable pour les chanteurs. Si l’on en juge toutefois par les deux dernières mélodies, dont l’orchestration est moins fournie, la mezzo allemande a d’indéniables qualités (justesse, diction). On pourra préférer plus d’engagement, moins de retenue, mais ce serait au détriment de la délicatesse qu’elle déploie. Ceci étant, les Rückert-Lieder sont-ils conçus pour une salle de deux mille places ?
La terrible Huitième symphonie de Chostakovitch l’est indéniablement, en revanche, et le rapprochement de ces deux univers est toujours riche d’enseignements. Six jours après son premier concert avec l’Orchestre philharmonique de Radio France (voir également sur ce site), Günther Herbig confirme un métier très sûr, conduisant sans statisme une immense masse orchestrale (soixante-dix cordes), mais avec un minimum d’options interprétatives. Recueilli plus qu’expressif dans l’immense adagio initial, il semble avoir choisi de maîtriser tous les débordements et toutes les passions. Une approche manquant parfois de nerf et de tension, aux antipodes de celle de Mravinski, qui créa cette œuvre en pleine seconde Guerre mondiale et en laissa plsu d’un enregistrement d’anthologie. Une fois de plus, les soli instrumentaux sont toutefois irréprochables.
Concert diffusé sur France Musiques le mercredi 30 mai à 20 heures.
Simon Corley
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