About us / Contact

The Classical Music Network

Paris

Europe : Paris, Londn, Zurich, Geneva, Strasbourg, Bruxelles, Gent
America : New York, San Francisco, Montreal                       WORLD


Newsletter
Your email :

 

Back

Double six pour Verrot

Paris
Salle Pleyel
05/19/2001 -  
Jean Sibelius : Symphonie n° 6, opus 104
Betsy Jolas : Lovaby (création)
Ludwig van Beethoven : Symphonie n° 6 « Pastorale », opus 68


Gaële Le Roi (soprano)
Orchestre national d’Ile-de-France, Pascal Verrot (direction)

Les exécutions de la Sixième symphonie de Sibelius par un orchestre et un chef français doivent se compter sur les doigts d’une main. L’Orchestre national d’Ile-de-France (ONIF) n’est cependant pas, loin s’en faut, le plus démuni dans ce répetoire, auquel Jacques Mercier, son directeur artistique et chef permanent depuis 1982, l’a familiarisé. Difficile, au demeurant, d’entamer un concert par cette œuvre énigmatique que le compositeur aurait ainsi caractérisée, à la demande d’un journaliste, en une courte phrase: « L’ombre s’étend ».


Dans une conférence liminaire à peine perturbée par un lecteur de disques rétif, Marc Vignal, nous révèle également que les trois dernières symphonies (Cinquième à Septième) et Tapiola sont issues d’un même cahier d’esquisses, datant de 1914-1915, tandis que Betsy Jolas met en lumière l’écriture par groupes instrumentaux (cordes, vents), caractéristique du style de Sibelius. Toujours est-il que la direction Pascal Verrot, claire et bien articulée, d’un intérêt toujours soutenu, parvient à dégager les grandes lignes de cette partition.


Lovaby de Betsy Jolas, commande de l’ONIF donnée en création mondiale, est en réalité un extrait d’une bonne dizaine de minutes de l’acte II de Schliemann (1990-1992), créé en 1995 à l’opéra de Lyon. Le titre est un mot-valise formé à partir de love (amour) et de lullaby (berceuse). « Berceuse d’amour », ainsi que le dit fort joliment le compositeur, Lovaby est une mélodie rêveuse, lyrique et évocatrice, confiée au soprano (élevé et brillant) de Gaële Le Roi et soutenue par un orchestre délicat, raffiné et discret.


Autre Sixième symphonie, la Pastorale de Beethoven laisse tout aussi peu de place au hasard et à l’à-peu-près que celle de Sibelius. Avec une gestuelle toute personnelle, quoique manifestement efficace, Pascal Verrot délivre ici aussi une lecture très équilibrée, précise et aérée. Les tempi, plutôt retenus, donnent envie de musarder dans cette campagne beethovenienne, en ces débuts tardifs de printemps parisien. L’orchestre d’une excellente tenue, notamment les bois, présente une remarquable sonorité d’ensemble.




Simon Corley

 

 

Copyright ©ConcertoNet.com