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French Le meilleur du dramma buffo

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Staatsoper
04/15/2016 -  et 18, 21 avril 2016, 21, 24, 29* juin 2016
Gaetano Donizetti: Don Pasquale
Michele Pertusi/Ambrogio Maestri* (Don Pasquale), Valentina Nafornita/Andrea Carroll* (Norina), Adam Plachetka/Mario Cassi* (Docteur Malatesta), Juan Diego Flórez/Jinxu Xiahou/Antonino Siragusa* (Ernesto), Wolfram Igor Derntl (Un notaire), Eduard Wesener, Christoph Nechvatal/Tobias Huemer (Valets), Waltraud Barton (Femme de chambre)
Chor der Wiener Staatsoper, Martin Schebesta (chef de chœur), Orchester der Wiener Staatsoper, Evelino Pidò/Marco Armiliato* (direction)
Irina Brook (mise en scène), Noelle Ginefri-Corbel (décors), Sylvie Martin-Hyszka (costumes), Arnaud Jung (lumières), Martin Buczko (choréographie)


J. D. Flórez (© Wiener Staatsoper/Michael Pöhn)


On peut être certain d’assister à une représentation exceptionnelle lorsqu’une majorité des musiciens de la fosse profitent des pauses pour se tourner vers la scène, échangent des clins d’œil amusés avec leurs voisins et reprennent leurs instruments en affichant des sourires de gamins. Tout fonctionne à la perfection dans cette représentation de Don Pasquale: la mise en scène, encore fraîche de 2015 mais déjà bien rodée par l’équipe du Staatsoper, remplie d’humour léger; la distribution de premier plan, même les remplaçants de la dernière heure (Antonino Siragusa qui prend le rôle d’Ernesto en lieu et place de Jinxu Xiahou, souffrant) faisant belle figure; des musiciens, enfin, qui jouent à fond le jeu de l’opera buffa avec précision et sans en rajouter.


L’orchestre est mené par la direction trépidante de Marco Armiliato qui laisse toute leur place aux chanteurs. Les phrasés et l’aération des timbres instrumentaux font apparaitre en filigrane tout le savoir-faire glané par l’orchestre dans la musique viennoise. Ambrogio Maestri, célébré d’ordinaire pour son personnage de Falstaff, est le Don Pasquale idéal: sa colossale présence physique ne l’empêche en rien de se mouvoir avec élasticité et souplesse sur scène et à travers la partition. Les lignes mélodiques sont ressenties et projetées dans toutes les nuances; voici une prestation qui combine de l’excellent théâtre et du chant somptueux. Difficile également, à l’instar de Don Pasquale, de ne pas s’amouracher de Norina incarnée par Andrea Carroll: yeux de velours, voix caressante, elle glisse avec grâce à travers toute l’amplitude de sa tessiture. A-t-on souvent entendu des aigus aussi félins? Son sens du rythme lui permet de faire avec brio ses vocalises pyrotechniques. Le ténor Antonino Siragusa, entré dans le rôle d’Ernesto avec la diligence d’un comédien accompli, déclame avec clarté et articulation; la scène où il apparaît dans le jardin déguisé en chanteur mexicain est un sommet de parodie. Au global, son timbre est cependant un peu brut et gagnerait à s’assouplir pour y apporter une finesse expressive supérieure. Mario Cassi (Malatesta) démontre son art du bel canto, ce qui n’empêche pas quelques (minimes) lourdeurs lorsqu’il cherche à un faire un peu trop vocalement.


Voici qui conclut de manière intelligente et festive la saison 2016!



Dimitri Finker

 

 

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