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Confirmation et révélation Mons
Braine-le-Comte (Eglise Saint-Géry)
06/29/2016 -
Johannes Brahms: Concerto pour violon, opus 77
Ludwig van Beethoven: Symphonie n° 6, opus 68 «Pastorale»
Lorenzo Gatto (violon)
Orchestre philharmonique royal de Liège, Karel Deseure (direction)
K. Deseure (© René Knoop)
Depuis 2013, l’Eté musical se réduit à un seul concert, à Braine-le-Comte, mais pour cette vingt-quatrième édition, les spectateurs occupent la totalité des places de l’église Saint-Géry, et ce pour la première fois, comme l’annonce la fondatrice et directrice artistique, Anne-Marie Potvin, dans sa traditionnelle introduction. L’affluence s’explique probablement, du moins en partie, par la venue de Lorenzo Gatto, bien connu depuis sa participation couronnée de succès au concours Reine Elisabeth en 2009. Si le programme ne se distingue pas par sa grande originalité, l’affiche prouve la volonté des organisateurs de proposer, chaque année, coûte que coûte, un concert de haut niveau. Voilà pourquoi nous continuons à nous y rendre.
Dans le Concerto pour violon (1878) de Brahms, mort en 1897, et non en 1899 comme l’indique le programme, Lorenzo Gatto expose les qualités habituelles de son jeu. Direct, racé et plein de panache, celui-ci impressionne par sa maîtrise, malgré de menues imperfections, dues sans doute à une prise de risque élevée, mais le violoniste suscite aussi l’admiration par sa capacité d’aborder chaque œuvre dans un style toujours pertinent. Ce dernier cultive, en outre, une sonorité séduisante et un phrasé intense ; brillamment élaborée, la cadence atteste, à elle seule, de son sens de la construction. Le violoniste livre ainsi une exécution vigoureuse, fermement structurée, évidente par ses tempi et sa dynamique. Le courant avec l’Orchestre philharmonique royal de Liège se passe bien : avec le chef, Karel Deseure, il restitue sans difficulté les contrastes expressifs des trois mouvements. Avant de rejoindre les spectateurs du deuxième rang dans la seconde partie, Lorenzo Gatto met un terme à sa prestation avec la Sarabande de la Deuxième Partita de Bach.
La Sixième Symphonie (1808) de Beethoven permet de mieux apprécier le travail de ce chef trentenaire à la tête de cet orchestre qui se produit pour la neuvième fois dans ce festival. Pensée dans les détails, accentuée et articulée avec précision, l’exécution témoigne d’une conception claire et cohérente de l’ouvrage. Equilibrée et évocatrice, elle s’appuie sur une gestion intelligente des tempi, bénéficie d’une mise en place le plus souvent méticuleuse et se caractérise par un rebond et une respiration naturels. Mettant en valeur les idées mélodiques de la partition, les musiciens accomplissent de belles prestations, en particulier les bois, qui établissent entre eux un dialogue instrumental fin et précis. Ce concert confirme un violoniste de très grand talent mais il révèle aussi un chef à suivre.
Le site de L’Eté musical
Le site de Karel Deseure
Sébastien Foucart
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