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De belles voix dans la grisaille

Vienna
Volksoper
05/12/2001 -  et les 15, 23, et 30 Mai 2001
Modest Petrowitsch Mussorgski : Boris Godounov
Wicus Slabbert (Boris), Sigridur Adalsteins (Feodor), Yoon-Jeong Shin (Xenia), Kurt Schreibmayer (Chouiski), Bjarni Thor Kristinsson (Pimène), Mikhail Agafonov (Grigori), Reinhard Mayr (Varlaam)
Orchestre et choeurs du Volksoper, Karen Kamensek (direction)
Harry Kupfer (mise en scène), Hans Schavernoch (décors), Buki Shiff (costumes)


C’est la première version de Boris Godounov, mais néanmoins dans l’orchestration de Rimski Korsakov, qui est présentée au Volksoper de Vienne. L’opéra ayant été traduit en Allemand les sur-titres n’ont pas été jugés nécessaires.
Le but affiché de cette production semble être de resserrer l’intensité dramatique du livret : les décors sont mobiles, et permettent d’enchaîner judicieusement les actes (presque) sans interruption. L’opéra entier peut donc se jouer d’une traite, en à peine plus de deux heures, sans trop de monotonie d’une scène a l’autre. Principaux défauts : des éclairages invariablement crus et éblouissant, accentuant de manière exagérée les contrastes, et certains tableaux d’ensemble ou la scène paraît tellement remplie que l’on perd de vue les mouvements de foule.
L’orchestre ne démérite pas et la mise en place se passe sans histoire, mais la chef d’orchestre Karen Kamensek pourrait souvent insuffler un supplément de tension et alléger sa lecture. S’il fallait retenir quelques scènes fortes, se seraient sans doute celles de la description du meurtre par Pimène a Grigori, épisode véritablement palpitant et réalisé avec beaucoup de naturel, la lecture du mandat d’arrêt de Grigori ainsi que la montée de la folie de Boris. Les rôles chantés sont tous à la hauteur : en particulier Mikhail Agafonov incarne avec magnificence la fougue et la vivacité de son personnage, tandis que Wicus Slabbert démontre une grande maîtrise, alternant épisodes de folie violente et de grandeur intériorisée. On regrette que l’orchestre couvre par moments les voix, en particulier celles de Varlaam, dont l’élocution n’est en plus pas aussi parfaite que celle de ces partenaires; et de Feodor.
En somme, une production un peu grise dans l’orchestre et les décors, mais qui tire profit des qualités des chanteurs.



Dimitri Finker

 

 

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