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Mieux que prévu

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Bozar (Salle Henry Le Bœuf)
06/12/2016 -  et 10 (Lille), 11 (Liège) juin 2016
Gustav Mahler: Symphonie n° 9
Orchestre national de Lille, Eliahu Inbal (direction)


E. Inbal (© Zdenĕk Chrapek)


Pour son concert annuel à la Salle Henry Le Bœuf, l’Orchestre national de Lille n’a inscrit qu’une œuvre à son programme, mais pas des moindres. Pour la Neuvième Symphonie (1909-1910) de Mahler, il se place sous la direction de Eliahu Inbal, interprète réputé du compositeur, qui fête, cette année, son quatre-vingtième anniversaire en se produisant dans une série de concerts en France, où il vit. En même temps, la formation célèbre les quarante ans de sa fondation par Jean-Claude Casadesus, qui cède enfin son poste de directeur musical à Alexandre Bloch en septembre.


Le chef d’origine israélienne délivre une conception approfondie et cohérente de cet ouvrage dont il met en évidence la modernité. D’une grande pertinence, l’approche demeure plutôt analytique, ce qu’atteste une restitution précise, presque radiographique, de la partition, mais les musiciens traduisent, avec force, le contenu expressif de cette symphonie, tout en unifiant la diversité des climats de manière convaincante. Les tempi paraissent toujours évidents : Inbal progresse sans s’appesantir dans les passages lents et assume une allure vive dans les deuxième et troisième mouvements, sans compromettre la netteté de la mise en place. La direction se signale, en outre, par une dynamique impeccable, ce que prouvent une puissance toujours canalisée et des pianissimi nettement perceptibles. Les phrasés, enfin, séduisent par leur équilibre et leur netteté.


L’orchestre expose, tout au long de cette exécution détaillée, une sonorité assez propre, plutôt séduisante, même, la plupart des bois intervenant admirablement, tandis que les cordes affichent une tenue très appréciée. Les petites imprécisions relevées de temps à autres, en particulier lors des interventions en solo, ne portent pas à conséquence, compte tenu de la hauteur de vue et de l’aboutissement de cette interprétation décantée. La souplesse de l’articulation et le naturel de la respiration constituent d’autres qualités de cette prestation meilleure qu’on pouvait l’espérer.


Le site de l’Orchestre national de Lille



Sébastien Foucart

 

 

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