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Un Faust de noirceur et de symboles

Lausanne
Opéra
06/05/2016 -  et 8, 10*, 12 juin 2016
Charles Gounod: Faust
Paolo Fanale (Le docteur Faust), Kenneth Kellogg (Méphistophélès), Régis Mengus (Valentin), Maria Katzarava (Marguerite), Carine Séchaye (Siebel), Marina Viotti (Marthe), Benoît Capt (Wagner)
Chœur de l’Opéra de Lausanne, Marcel Seminara (préparation), Orchestre de Chambre de Lausanne, Jean-Yves Ossonce (direction musicale)
Stefano Poda (mise en scène, décors, costumes, chorégraphie, lumières), Paolo Giani Cei (assistant)


(© M. Vanappelghem)



Après sa magnifique production d’Ariodante il y a deux mois, Stefano Poda est revenu à l’Opéra de Lausanne pour présenter cette fois sa version du Faust de Gounod. Coproduit avec le Teatro Regio de Turin, le spectacle avait été créé en Italie il y a exactement une année. Responsable tout à la fois de la mise en scène, des décors, des costumes et des lumières, l’homme de théâtre transalpin avait livré une vision très sombre et métaphysique de l’ouvrage, parsemée de quantités de symboles. Si elle avait alors déjà semblé très dense, trop dense peut-être, distrayant constamment le public de la musique et des voix, la production n’en avait pas moins fortement impressionné les mélomanes turinois par la richesse et l’inventivité de son contenu, avec comme fil conducteur un immense anneau noir toujours en mouvement. Sur le plateau exigu de l’Opéra de Lausanne, ce même anneau a semblé bien à l’étroit et a fini par dégager une impression d’entassement et d’étouffement. Comme à Turin, on est resté admiratif face à l’imagination et à la créativité du metteur en scène, mais néanmoins dubitatif sur la profusion d’images servies.


A la tête d’un Orchestre de Chambre de Lausanne en grande forme, Jean-Yves Ossonce a offert une version vibrante et intense du chef-d’œuvre de Gounod, subtile et délicate aussi, même si elle a parfois manqué d’ampleur et de relief. Comme toujours à Lausanne, la distribution a été particulièrement soignée. Les seconds rôles ont tous été excellents, qu’il s’agisse de Marina Viotti en Marthe austère et élégante, de Régis Mengus en Valentin à la belle projection sonore, de Carine Séchaye en Siebel émouvant et sensible ou encore de Benoît Capt en Wagner à l’excellente élocution. Les trois rôles principaux ont été confiés à de jeunes chanteurs qui interprétaient leur personnage pour la première fois, signe que l’encouragement de talents prometteurs est pris au sérieux par Eric Vigié, directeur de l’Opéra de Lausanne. Avec son physique imposant et élancé, Kenneth Kellogg a incarné un Faust à la belle prestance physique et à la voix ample et ronde, même si l’instrument manque encore de noirceur pour le rôle. Paolo Fanale en Faust a mis quelque temps à chauffer sa voix, avec au départ des aigus passablement étriqués, mais le ténor italien a fini par livrer un superbe « Salut, demeure chaste et pure », d’une grande finesse. Si le français de la Marguerite de Maria Katzarava laisse quelque peu à désirer, la soprano mexicaine a fait montre d’un bel abattage vocal, avec des aigus rayonnants.



Claudio Poloni

 

 

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