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Qui peut être aussi heureux que moi? (Susanna, III, 6)

Bruxelles
La Monnaie
05/13/2001 -  et les 27, 28, 29 avril et 2, 3, 5, 8, 9, 11 et 12 mai 2001
Wolgang Amadeus Mozart: Le Nozze di Figaro
Henriette Bonde-Hansen (Susanna), Michael Volle (Figaro), Nathan Gunn (Il Conte di Almaviva), Michaela Kaune (La Contessa di Almaviva), Ulrike Helzel (Cherubino), Diana Montague (Marcellina), Brian Bannatyne-Scott (Bartolo), John Graham Hall (Don Basilio), Sophie Karthäuser (Barbarina), Carlos Feller (Antonio), Donal Byrne (Don Curzio), Ying Chun Lu et Nathalie Perin (Due Donne),
Christof Loy (mise en scène), Herbert Murauer (décors et costumes), Reinhard Traub (éclairages), Jacqueline Davenport (chorégraphie), Rachel Andrist (piano forte continuo),
Choeurs de la Monnaie, Renato Balsadonna (direction),
Orchestre Symphonique de la Monnaie, Claus Peter Flor (direction musicale)
Reprise (octobre 1998)

C’est avec un grand plaisir que nous retrouvons cette production des Nozze Di Figaro qui avait révélé le talent de Christof Loy, depuis un invité régulier de la Monnaie, un invité de plus en plus controversé d’ailleurs (tout récemment sa vison d’Eugène Onéguine fut diversement accueillie).
Sa mise en scène bénéficie tout d’abord d’un superbe décor d’Herbert Murauer, unique mais évolutif qui suit bien la contrainte de temps de «La Folle Journée ». Le rideau scénique rouge joue un rôle important, de transition entre les actes mais aussi permettant à l’action de se focaliser sur des moments importants de l’œuvre. Et l’on s’incline sans réserve devant l’intelligence et le talent de Christof Loy qui arrive avec naturel à nous passionner pour tous les personnages principaux et secondaires sans nous faire ressentir le moindre ennui (l’opéra est donné dans son intégralité) avec une lisibilité exceptionnelle (rarement le quatrième acte ne m’a semblé à la fois aussi clair pour le spectateur et confus pour les protagonistes). La direction du jeu des chanteurs est d’une précision qui les rend vrais, touchants et irritants, nuancés.
La distribution de cette représentation, la dernière de onze, touche à la perfection, même si l’on se met à regretter que la nécessaire alternance nous prive aujourd’hui du Comte de Peter Mattei, titulaire du rôle déjà en 1998. Mais Nathan Gunn est excellent dans son jeu et presque aussi convainquant que son prédécesseur ; seul lui manque un volume vocal suffisant pour satisfaire totalement. La Comtesse est une révélation : Michaela Kaune possède une voix chaude et sensible en plus du tempérament idéal pour le rôle ; elle cisèle ses deux airs avec une justesse, une beauté et une émotion rares. Michael Volle est un Figaro énergique et impulsif et vocalement le rôle lui convient bien plus que Ford chanté ici précédemment en décembre en dépit de quelques engorgements. Henriette Bonde-Hansen représente bien l’idéale Suzanne, celle qui est le point central et le moteur de l’œuvre, pétillante, vive, touchante dans ses moments de découragement et vocalement parfaite, avec une projection tout à fait satisfaisante et un médium suffisamment corsé. Son «Deh, vieni, non tardar » naturel, bien chanté, sans maniérisme nous coupe le souffle. Excellent Chérubin d’Ulrike Helzel, aux moyens impressionnants, qui est déjà à l’étroit dans la voix du page et se destine vraisemblablement à des emplois plus lourds. Toute la distribution mériterait d’être citée : Brian Bannatyne-Scott, sonore et truculent Bartolo, John Graham Hall, Basilio inquiétant (et très à l’aise dans son air bien souvent coupé), Sophie Karthäuser, Barbarina plus que prometteuse, et Carlos Feller, toujours étonnement en forme après une si longue carrière. Mais la grande surprise vient de l’exceptionnelle Marcellina de Diana Montague, en superbe forme vocale, qui nous change des habituelles chanteuses en fin de carrière ne pouvant plus compter que sur leur talents d’actrice. Diana Montague est cette excellent actrice bien sûr mais ses capacités vocales permettent de voir ce personnage sous un angle inhabituel ; et jamais, même au disque, n’ai-je entendu son air du quatrième acte («Il capro e la capretta ») aussi bien chanté avec un phrasé, un legato, des ornementations qui forcent l’admiration.
Reste la direction musicale de Claus Peter Flor, qui, la saison dernière, avait réussi à prendre la relève de Pappano dans Die Meistersinger von Nürnberg avec conviction. Dès l’ouverture, où il opte pour des tempi très rapides, on est frappé par la cohérence de l’orchestre qu’il dirige. Il évitera la monotonie tout au long de la représentation ; étrangement, au quatrième acte, des imprécisions apparaissent avec quelques décalages mais pas suffisamment pour ne pas rester sur une impression positive.

A noter l’alternance dans les rôles principaux du fait de représentations très rapprochées : Leontina Vaduva (Susanna), Lucio Gallo (Figaro), Peter Mattei (Il Conte), Joan Rodgers, remplaçant Janice Watson initialement annoncée (La Contessa), Sophie Koch (Cherubino), Anne Cambier (Barberina), les trois premiers artistes étant déjà les protagonistes lors de la création de cette production en octobre 1998.



Christophe Vetter

 

 

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