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Une Fanciulla façon septième art

Milano
Teatro alla Scala
05/03/2016 -  et 6, 10, 13, 18, 21, 15, 28* mai 2016
Giacomo Puccini : La fanciulla del West
Barbara Haveman (Minnie), Claudio Sgura (Jack Rance), Roberto Aronica (Dick Johnson), Carlo Bosi (Nick), Gabriele Sagona (Ashby), Alessandro Luongo (Sonora), Marco Ciaponi (Trin), Gianluca Breda (Sid), Costantino Finucci (Bello), Emanuele Giannino (Harry), Krystian Adam (Joe), Francesco Verna (Happy), Romano Dal Zovo (Larkens), Alessandro Spina (Billy Jackrabbit), Alessandra Visentin (Wowkle), Davide Fersini (Jake Wallace), Leonardo Galeazzi (José Castro), Francesco Castoro (Un Postiglione)
Coro del Teatro alla Scala, Bruno Casoni (préparation), Orchestra del Teatro alla Scala, Riccardo Chailly (direction musicale)
Robert Carsen (mise en scène), Robert Carsen, Luis Carvalho (décors), Petra Reinhardt (costumes), Robert Carsen, Peter Van Praet (lumières), Ian William Galloway (vidéo), Marco Berrel (chorégraphie)


(© Teatro alla Scala)


La genèse de la nouvelle production de La fanciulla del West à la Scala a été passablement mouvementée, puisque le metteur en scène, la soprano et le ténor ne sont pas ceux qui avaient été initialement annoncés. Le chef d’orchestre, en l’occurrence Riccardo Chailly, n’a, lui, pas changé, et c’est justement la fosse qui constitue le principal attrait du spectacle. Le maestro offre une lecture particulièrement théâtrale et vibrante de la partition de Puccini, exacerbant la tension dramatique et accentuant les contrastes. Le son se fait luxuriant et flamboyant dans les moments dramatiques, couvrant parfois les chanteurs, alors que les passages lyriques sont rendus avec une infinie douceur et une touche de mélancolie, l’orchestration semblant comme aérée et allégée. On retiendra notamment la partie de poker entre Minnie et Rance, qui atteint un degré de suspense qu’on n’avait jamais entendu jusqu’ici. La fin de l’opéra restera aussi longtemps gravée dans les oreilles des spectateurs, avec ses accords « pianissimi » donnant l’impression de rester suspendus dans la salle. Une fois de plus, Riccardo Chailly démontre avec brio qu’il est un véritable chef d’opéra et on attend déjà avec impatience la Madama Butterfly qu’il dirigera en décembre, pour l’ouverture de la saison 2016-2017.


Le plateau vocal ne se hisse malheureusement pas au même niveau. S’il faut lui reconnaître le mérite d’avoir sauvé les représentations en arrivant à Milan au dernier moment pour remplacer Eva-Maria Westbroek, Barbara Haveman n’en reste pas moins une Minnie aux moyens vocaux relativement modestes et scéniquement peu expressive. Roberto Aronica campe un Johnson au chant généreux et passionné ainsi qu’aux aigus solaires, même si son personnage manque quelque peu de fougue et de panache. Le Rance de Claudio Sgura est peut-être l’incarnation la plus aboutie de la soirée : le chant est élégant et stylé, et pour une fois le personnage n’apparaît pas comme une brute épaisse et noire, mais comme un homme pétri de contradictions. Les seconds rôles sont tous excellents, de même que le chœur.


Dans sa mise en scène, Robert Carsen a voulu rendre hommage au cinéma hollywoodien. Au lever de rideau, on voit des spectateurs assis dans une salle à l’ancienne, sur l’écran de laquelle vient s’afficher le célèbre « The End » ponctuant la fin d’un western. Puis le cinéma se transforme en saloon, les spectateurs devenant les mineurs du livret, avec en toile de fond une image géante de Monument Valley, devant laquelle Minnie fait ensuite son apparition. Au deuxième acte, la rencontre entre Minnie et Johnson est vue comme un film noir-blanc, alors qu’au début du troisième acte, les personnages sont également visibles sur un écran géant installé à l’arrière du plateau. A la fin de l’opéra, Minnie, en « deus ex machina », apparaît vêtue comme une star de Hollywood, devant un cinéma projetant The Girl of the Golden West. Les mineurs se pressent pour assister à la séance, alors que Minnie rejoint Johnson pour écrire un nouveau chapitre de leur vie.



Claudio Poloni

 

 

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