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Divertissement accessible

Liège
Opéra royal de Wallonie
05/13/2016 -  et 14, 15, 17, 18, 19, 20, 21, 22* (Liège), 27 (Charleroi) mai 2016
Giuseppe Verdi: La traviata
Mirela Gradinaru/Maria Teresa Leva* (Violetta Valery), Javier Tomé Fernández/Davide Giusti* (Alfredo Germont), Mario Cassi/Ionut Pascu* (Giorgio Germont), Alexise Yerna (Flora Bervoix), Papuna Tchuradze (Gastone de Letorières), Roger Joakim (Barone Douphol), Patrick Delcour (Marchese d’Obigny), Alexei Gorbatchev (Dottor Grenvil), Laura Balidemaj (Annina), Marcel Arpots (Giuseppe), Marc Tissons (Il commissionario), Edwin Radermacher (Un ospite)
Chœurs de l’Opéra royal de Wallonie, Pierre Iodice (chef des chœurs), Orchestre de l’Opéra royal de Wallonie, Francesco Cilluffo (direction)
Stefano Mazzonis di Pralafera (mise en scène), Edoardo Sanchi (décors), Kaat Tilley (costumes), Franco Marri (lumières)


(© Lorraine Wauters/Opéra royal de Wallonie)


L’Opéra royal de Wallonie reprend sa Traviata (1853) de 2009, applaudie la dernière fois en 2012 sous le chapiteau. Stefano Mazzonis di Pralafera signe une de ses meilleures mises en scène, au concept clair et à la symbolique transparente. L’idée du trou de serrure, dénonciation du voyeurisme des gens hypocrites et bien-pensants, ou celle du lit qui rétrécit à chaque acte, image du déclin de Violetta, demeure efficace. Le directeur général et artistique ne compte pas parmi ces metteurs en scène qui accumulent des couches de sens tout en bousculant le public. Cette production, qui permet d’admirer de nouveau les costumes de Kaat Tilley, décédée depuis lors, relève donc surtout du divertissement accessible à tout un chacun; quel contraste avec la production autrement plus forte de la Monnaie en 2012. Minimale mais opérante, la direction d’acteur confère toutefois leur juste poids aux personnages. Alors que les metteurs en scène de talent ne manquent pas, Stefano Mazzonis di Pralafera s’occupera encore lui-même de La Bohème en juin et de trois autres opéras de Verdi la saison prochaine, Nabucco, Jérusalem et Otello.


Une double distribution assure équitablement les dix représentations, à Liège et à Charleroi. L’engagement intense et sincère de Maria Teresa Leva masque à peine les lacunes – aigus stridents, legato inégal, registres imparfaitement soudés, ligne contrainte, surtout dans les premiers airs. La soprano restitue toutefois habilement l’évolution psychologique de Violetta, la voix revêtant des teintes plus sombres passé le premier acte. Echouant à nous émouvoir dans son agonie, la chanteuse recueille néanmoins de chaleureux applaudissements lors des saluts. Ténor sans grande aura mais au timbre plaisant, Davide Giusti chante Alfredo avec soin et probité. Ionut Pascu, le plus convaincant des trois chanteurs principaux, manifeste une intime compréhension de Giorgio Germont ; la voix manque de profondeur, et l’intonation de diversité, mais le baryton incarne le père avec rigueur et éloquence. Des solistes familiers de cette scène, comme Alexise Yerna en Flora Bervoix, Papuna Tchuradze en Gastone de Letorières ou Roger Joakim en Douphol, se chargent convenablement des rôles secondaires. Francesco Cilluffo, qui descend pour la première fois dans cette fosse, dirige efficacement, pas toujours avec élégance, parfois, aussi, de manière routinière, un orchestre attentif, bien que prosaïque ; les cordes, par exemple, sonnent trop chétivement dans le Prélude. Pierre Iodice a bien préparé ses chœurs, vifs et unis, mais souvent trop engoncés. Il faudra envisager, à l’avenir, une autre Traviata, et ne pas sous-estimer l’importance de la distribution.



Sébastien Foucart

 

 

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