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Fin de règne à New York

New York
Carnegie Hall
05/19/2016 -  
Mikhaïl Glinka : Rouslan et Ludmila: Ouverture
Sergueï Rachmaninov : Concerto pour piano n° 2 en do mineur, opus 18
Piotr Ilitch Tchaïkovski : Symphonie n° 6, «Pathétique» en si mineur, opus 74

Evgeny Kissin (piano)
The MET Orchestra, James Levine (direction)


J. Levine, E. Kissin (© Steve J. Sherman)


James Levine vient de diriger à Carnegie Hall son avant-dernier concert en tant que directeur musical de l’Orchestre du Metropolitan Opera. Son dernier concert est prévu pour le 26 mai. En avril, le célèbre chef a annoncé qu’il quitterait son poste à la fin de cette saison en raison de problèmes de santé récurrents, qui l’ont obligé à réduire drastiquement le nombre de ses apparitions au cours des dernières années. On sait qu’il a dû être opéré du dos à plusieurs reprises et qu’il souffre de la maladie de Parkinson. Une page est donc en train de se tourner à New York. La carrière de James Levine au Met a débuté en 1971 avec Tosca. En 1976, il a été nommé directeur musical et dix ans plus tard directeur artistique du vénérable théâtre. Il a fait de l’orchestre du Met l’une des meilleures formations lyriques de la planète. En l’espace de 45 ans, il a dirigé dans la Grande Pomme plus de 2000 représentations d’opéra.


Dans ces conditions, on comprend pourquoi les deux derniers concerts de James Levine à Carnegie Hall ont très vite affiché complet. Le maestro est arrivé sur scène sur une chaise roulante, avec laquelle, à l’aide de deux assistants, il a pris place sur un podium qui s’est ensuite élevé automatiquement pour le placer légèrement au-dessus des musiciens. Son entrée a été très chaleureusement applaudie et une émotion palpable a gagné toute la salle. Contrairement au Met, où la fosse et l’obscurité cachent le chef, le plateau de Carnegie Hall a mis cruellement en lumière ses limitations physiques et les souffrances qu’il doit endurer tant il est contraint à de multiples contorsions. On l’a vu aussi lâcher sa baguette, qu’une musicienne est venue ramasser entre deux mouvements de la Symphonie «Pathétique» pour la lui tendre.


Dès les premières notes de l’Ouverture de Rouslan et Ludmila, le chef donne cependant l’impression qu’il n’a rien perdu de ses forces tant la partition est attaquée avec énergie et passion. Le programme – entièrement russe – se poursuit avec le pianiste Evgeny Kissin, qui a beaucoup joué avec James Levine et qui offre une lecture romantique et virtuose, toute en retenue et en finesse du Deuxième Concerto de Rachmaninov, une lecture sans la flamboyance habituellement associée au compositeur. La prestation est accueillie par une ovation debout, et le pianiste concède deux bis, d’abord une Etude-Tableau de Rachmaninov, puis la Valse Nathalie de Tchaïkovski. En seconde partie, la Symphonie «Pathétique» du même Tchaïkovski met en évidence la précision et la rutilance du son de l’Orchestre du Met, dans une lecture cependant très contrôlée et sans surprise. La soirée s’est terminée par de longs applaudissements et une ovation debout pour le maestro, visiblement ému. A partir de la saison prochaine, il aura le titre de directeur musical émérite. Il n’est donc pas impossible que, si sa santé le lui permet, il dirige d’autres concerts à New York. Il n’empêche, bien des spectateurs ont quitté Carnegie Hall avec l’impression d’avoir vu James Levine diriger pour la dernière fois.



Claudio Poloni

 

 

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