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Reprise de la production de Pierre Constant

Tourcoing
Théâtre Municipal
05/04/2001 -  le 5 mai à Toucoing; puis le 11 mai à Brest (Le Quartz), le 15 mai à Merignac (Espace Culturel du Pin Galant), le 19 mai à Alès (Le Cratère) et le 13 juin à Clermont Ferrand (Palais des Congrès)
Wolfgang Amadeus Mozart: Don Giovanni
Marco Vinco (Don Giovanni), Maurizio Leoni (Leporello), Hegin Kim (Donna Anna), Salomé Haller (Donna Elvira), Luca Dordolo (Don Ottavio), Laurence François (Zerlina), Vincent Pavesi (Il Commandatore/Masetto),Gérard Fasoli (le double de Don Giovanni)
Pierre Constant (mise en scène), Roberto Platé (décors), Jacques Schmidt et Emmanuel Peduzzi (costumes), Béatrice Massin (chorégraphie),
Les Chantres de la Chapelle, Olivier Schneebeli(direction),
La Grande Ecurie et la Chambre du Roy, Jean-Claude Malgoire* (direction musicale)
*Certaines représentations sont dirigées par Alain Altinoglu

Pour terminer sa saison anniversaire, l’Atelier Lyrique de Tourcoing a choisi de reproposer, pour la troisième fois, Don Giovanni ; conçue en 1995 (puis en 1997) autour du projet de monter la trilogie Mozart/Da Ponte par la même équipe artistique dans un décor unique adapté à chacune des œuvres, cette production est cette fois isolée de Cosi Fan Tutte et des Nozze di Figaro, ce qui se comprend car il s’agissait de la plus évidente réussite de ce projet, l’un des plus grands succès de l’équipe de Jean-Claude Malgoire.
A l’époque il m’avait semblé que Pierre Constant avait été particulièrement inspiré par Don Giovanni et avait pensé sa mise en scène d’abord autour de cette œuvre pour l’étendre peut-être artificiellement à Cosi Fan Tutte et, avec beaucoup moins de bonheur aux Nozze di Figaro. Même si l’impression que la direction d’acteur de Constant, si précise en 1995, est moins bien réglée cette fois, l’impact de sa mise en scène reste très fort, d’une grande clarté et donnant le frisson dans certaines scènes importantes, en particulier les finales. Le décor simplissime de Roberto Platé correspond parfaitement à une œuvre posant des problèmes de changements de scène fréquents et les costumes de Jacques Schmidt et Emmanuel Peduzzi sont somptueux.
Le grand risque de cette reprise, mais l’on sait que Jean-Claude Malgoire aime les risques, est de reformer une distribution de jeunes chanteurs alors que l’on reste sous le souvenir et le charme de l’équipe précédente (surtout en 1997). Le pari n’est pas totalement gagné, d’une part parce que l’on ne perçoit pas cette fois l’unité d’une troupe homogène et d’autre part parce que certains chanteurs n’ont pas tout à fait les moyens du rôle. Un autre problème qui s’est posé à la Première est l’accumulation d’approximations dans la fosse, de décalages avec le plateau, surtout au premier acte. Est-ce du à un manque de répétitions ? La direction rapide de Malgoire en tout cas a manqué cette fois de précision.
La distribution est dominée par Salomé Haller, retrouvée, très à l’aise dans la tessiture centrale d’Elvira où elle peut faire admirer un timbre riche et coloré ; cependant, son jeu est encore immature et elle a du mal à trouver l’équilibre entre les dimensions tragique et buffa d’un rôle complexe. Marco Vinco n’a que 23 ans et est déjà un très intéressant Don, vocalement et scéniquement. Son valet, Maurizio Leoni, excellent acteur peine vocalement en particulier dans le grave. Hegin Kim est une Anna froide, ce qui se conçoit mais du coup elle n’émeut jamais et ses aigus sont acides. Luca Dordolo, au timbre monotone et nasal, est un bien fade Ottavio. Laurence François déçoit également en Zerlina, ne maîtrisant qu’avec peine la justesse, tout en étant très crédible scéniquement. Enfin Vincent Pavesi, à la fois Commandeur et Masetto (comme cela avait été le cas à la création) est meilleur dans le premier rôle que dans le deuxième où son jeu maladroit et sa diction déficiente ne rendent pas justice au rôle. On le voit donc bien: une équipe bien hétérogène qui ne comble pas toutes nos attentes.

Rappelons qu’il existe un enregistrement discographique éminemment recommandable de la Trilogie Mozart/Da Ponte par l’Atelier Lyrique de Tourcoing (dans la distribution d’origine) chez AUVIDIS/ASTREE sous la référence E 8606 (un coffret de 8 CD).



Christophe Vetter

 

 

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