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Les piliers du quintette

Paris
Maison de Radio France
05/06/2001 -  
Robert Schumann : Quintette avec piano, opus 44
Johannes Brahms : Quintette avec piano, opus 34


Nicholas Angelich (piano), Quatuor Prazak

En ce second long week-end consécutif de mai, le public a pris d’assaut l’auditorium Olivier-Messiaen. Il est vrai que le programme, presque trop idéal, permettait d’entendre successivement les deux premiers jalons fondamentaux du répertoire de cette formation qui, introduisant dans la musique de chambre une dimension parfois symphonique et concertante, devait inspirer une riche et nombreuse descendance, depuis Dvorak et Franck jusqu’à Chostakovitch et Martinu, en passant par Fauré et Elgar.


La rencontre entre un ensembble constitué et un soliste, si prestigieux soient-ils, ne se déroule pas toujours sans heurts. Point de cela ici. Remplaçant Nelson Freire, initialement prévu, Nicholas Angelich parvient à faire entendre sa différence, sans jamais tirer la couverture à lui, par un phrasé plus décoratif que celui de ses partenaires, qui font preuve, quant à eux, de leur habituelle rigueur engagée (à moins que ce ne soit un engagement rigoureux). Il faut louer une fois de plus chez le Quatuor Prazak non seulement la perfection d’ensemble mais aussi les qualités de ses composantes individuelles: chacune des interventions de l’altiste Josef Kluson ou du violoncelliste Michal Kanka est irréprochable, aussi bien techniquement que musicalement.


Chez Schumann, les interprètes rendent justice à l’énergie débordante de la partition, notamment dans un scherzo tellement tendu qu’il libère une salve spontanée d’applaudissements. De même, dans Brahms, l’approche, tout aussi contrastée, parfois même heurtée, vise moins à mettre en valeur les aspects organiques et symphoniques de l’oeuvre que d’offrir une succession de climats émotionnels très différenciés, trouvant plus particulièrement son aboutissement dans les fréquents changements d’atmosphère du mouvement final.


Concert diffusé sur France Musiques le dimanche 13 mai à 9 heures.




Simon Corley

 

 

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