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Panorama inégal

Paris
Théâtre de la Ville
02/20/2016 -  et 21, 22, 23*, 25, 26, 27 février 2016

Xylographie

Tânia Carvalho (chorégraphie), Aleksandar Protic (costumes), Zeca Iglésia (lumières)


Sunshine
Emanuel Gat (chorégraphie), Georg Friedrich Haendel [Water Music: Suite n° 2, HWV 349] (musique), Geneviève Osborne (assistante à la chorégraphie), Frédéric Duru (collaboration pour la bande-son)


Black Box
Lucy Guerin (chorégraphie), Oren Ambarchi (musique), Ralph Myers (scénographie), Ralph Myers, Lucy Guerin (costumes), Benjamin Cisterne (lumières)


One Flat Thing, reproduced
William Forsythe (chorégraphie, costumes, scénographie & lumières), Thom Willems (musique)


Le Ballet de l’Opéra de Lyon est une formidable compagnie qui, sous la direction artistique de Yorgos Loukos, s’est fait une belle réputation en matière de danse contemporaine. On leur doit il y a deux ans deux superbes programmes consacrés à William Forsythe pour lesquels on se battait à l’entrée du Théâtre de la Ville pour s’arracher les dernières places. Le programme très international qu’ils viennent de présenter sur la même scène outre d’être un peu longuet, était en dents de scie avec des pièces très inégales et culminait sur un grand classique de Forsythe.


Belle surprise pour commencer avec Xylographie de la Portugaise Tânia Carvalho, qui a fait sensation à la dernière Biennale de Lyon et qui vient d’être créé in loco par le Ballet de l’Opéra de Lyon. Son vocabulaire est classique et les danseurs sont costumés et grimés comme dans les peintures fantastiques, les éclairages soignés et les idées chorégraphiques sont assez nombreuses pour tenir une vingtaine de minutes sans lasser.


Cela n’est pas le cas de la pièce Sunshine, créée par Emanuel Gat pour la compagnie en 2014. Ce chorégraphe israélien sur lequel on avait fondé beaucoup d’espoirs à son arrivée en France semble avoir résolument adopté l’art du collage. Le support musical est fait d’extraits de répétition de Water Music de Haendel, de bribes de conversations entre danseurs et de quelques fonds sonores divers. La danse évolue toujours en une chorégraphie fluide et virtuose mais très agitée et sans direction palpable. On se lasse vite de voir les danseurs jouer les électrons libres dans des costumes de tous les jours, aussi colorés fussent-ils.


Avec Black Box (créé en 2013 par cette compagnie) de l’Australienne Lucy Guerin, dont c’étaient les débuts à Paris, on savoure d’emblée une belle idée scénographique. Une boîte noire parallélépipédique et éclairée à l’intérieur descend lentement des cintres. Quand elle atteint le plateau, elle stagne une minute puis se relève, révélant un autre groupe de danseurs qui s’échappent du rectangle lumineux pour danser assez librement puis revenir au centre, etc. Très vite on s’aperçoit que l’idée scénographique tient lieu de chorégraphie et on se lasse. Eût-elle duré dix minutes, cette pièce eût été une bonne surprise et laissé une impression plus durable.


Avec One Flat Thing, reproduced de Forsythe et Willems, on est vraiment au sommet de la danse contemporaine. Les quatorze danseurs de la compagnie, galvanisés par la musique électronique de Thom Willems, dansent sauvagement jusqu’à l’épuisement avec une énergie farouche et sans cesse renouvelée entre vingt tables industrielles rectangulaires qui saturent la scène, danse millimétrée et d’une virtuosité presque inhumaine à laquelle ces formidables jeunes artistes impriment une remarquable humanité.



Olivier Brunel

 

 

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