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On a oublié la chanteuse !

Vienna
Musikverein
02/20/2016 -  et 21* (Wien), 27 (New York) février 2016
Modest Moussorgski: La Khovanchtchina: Ouverture (orchestration Dimitri Chostakovitch)
Olga Neuwirth: Masaot/Clocks Without Hands
Richard Wagner: Götterdämmerung: «Le Voyage de Siegfried sur le Rhin», «Mort de Siegfried», «Marche funèbre» & Scène finale

Heidi Melton (soprano)
Wiener Philharmoniker, Valery Gergiev (direction)


V. Gergiev (© New York Times)


Quoi de plus fastueux que d’écouter les Philharmoniker chez eux, lors d’un de leurs concerts d’abonnement ? Il règne le dimanche matin dans les loges du Musikverein, une sorte de bien-être coutumier que l’on peut retrouver dans cafés de la capitale – tout le monde se salue, beaucoup se connaissent, et chacun se sent privilégié d’avoir une place (la liste d’attente est en effet longue).


L’Ouverture de l’opéra de Moussorgski La Khovanchtchina (dans l’orchestration de Chostakovitch), passe comme un songe: tout d’abord aérienne, la musique s’épanouit lentement et devient plus intense, Gergiev jouant sur la flexibilité des tempi pour mettre en valeur des irrégularités rythmiques et créer ainsi la tension musicale.


Olga Neuwirth (née en 1968) est une compositrice autrichienne qui, à la demande du Philharmonique de Vienne, a entrepris l’écriture d’une pièce orchestrale en hommage à Gustav Mahler: riche en idées créatives, Masaot/Clocks Without Hands (2013) juxtapose et distord de multiples thématiques – de la musique folklorique juive, aux tic-tac d’horloges – qui se répètent, se transforment, s’opposent. On y retrouve certes l’ironie stridente d’un Mahler, mais aussi certaines idées qu’un Charles Ives n’aurait pas reniées. La partition explore tout un éventail de couleurs orchestrales que les interprètes surmontent sans peine apparente. Le public viennois, pas bien sûr d’emblée de l’accueil à réserver à l’œuvre, commence à regarder autour de lui; quelques applaudissements d’enthousiastes épars éclatant dans la salle, il se décide finalement à réserver une ovation bien méritée.


La seconde partie est consacrée à des extraits du Crépuscule des dieux: l’orchestre et le chef donnent le meilleur d’eux-mêmes, les Philharmoniker en délivrant avec souplesse le liant entre chaque note, Gergiev en faisant surgir de chaque recoin de l’orchestre des coloris démesurés. Tantôt contemplative, tantôt tonitruante, la musique de Wagner prend corps avec excès mais sans perdre en cohérence. Comme enivrés de leurs propres sonorités, les musiciens auraient-ils oubliés la chanteuse? Heidi Melton est une wagnérienne splendide, mais cela se devine plus que cela ne s’entend. Impossible de rivaliser avec un orchestre en ébullition; on entend des bouts de phrases, les aigus et les consonnes explosives – on devine le reste.


L’orchestre s’envole désormais vers sa tournée américaine: New York, la Floride puis direction l’Amérique du Sud (Bogotá puis São Paulo).


Le site d’Olga Neuwirth
La partition de Masaot/Clocks without Hands
Le site de Heidi Melton



Dimitri Finker

 

 

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