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La ferveur, façon Mendelssohn

Paris
Philharmonie 1
02/20/2016 -  et 17 février 2016 (Luxembourg)
Felix Mendelssohn : Symphonies n° 3 en la mineur, «Schottische», opus 56, et n° 2 en si bémol majeur, «Lobgesang», opus 52
Karina Gauvin, Regula Mühlemann (sopranos), Daniel Behle (ténor)
RIAS Kammerchor, Chamber Orchestra of Europe, Yannick Nézet-Séguin (direction)


Y. Nézet-Séguin


Même si ce n’est qu’en 2017 que le monde musical célèbrera peut-être plus que d’habitude Felix Mendelssohn (1809-1847), c’est un bel hommage que lui rend dès cette année l’Orchestre de chambre d’Europe. Outre une future tournée, à partir du 18 mai, sous la direction du pianiste Sir András Schiff qui dirigera un programme exclusivement consacré à Mendelssohn aussi bien à Ferrare qu’à Valli, Wuppertal ou Birmingham, l’Orchestre de chambre d’Europe achève avec cette double étape parisienne un cycle de concerts également dévolu au grand compositeur qui, sous la baguette de Yannick Nézet-Séguin cette fois-ci, les aura conduits de Ferrare à Paris donc, en passant par Dortmund et Luxembourg.


Premier concert avant celui, dominical, qui permettra au public d’entendre les Première, Quatrième (la célèbre Italienne) et Cinquième (la non moins connue Reformation), celui de ce soir permettait d’entendre les deux autres grandes symphonies de Mendelssohn en commençant par la merveilleuse Troisième (1842), dite Ecossaise en raison des images qu’il avait à l’esprit depuis un voyage effectué à Edimbourg en 1829 (la visite de Holyrood House et plus spécialement de la chapelle à moitié détruite où la Reine Marie Stuart fut couronnée Reine d’Ecosse) et qui ont immédiatement fait naître chez le jeune compositeur son envie d’écrire une nouvelle symphonie. Dirigeant à mains nues une phalange merveilleuse, doté d’un magnétisme indéniable et affichant une implication sans faille, Nézet-Séguin ne convainc pourtant pas pleinement au fil des quatre mouvements enchaînés sans pause. L’Andante con moto introductif manque de chair et, en dépit de sonorités magnifiques, se révèle apathique voire ennuyeux, annonçant comme on pouvait le craindre un Allegro un poco agitato qui n’avance pas et qui semble se contempler à chaque instant. Après un très bon Vivace non troppo (excellent Romain Guyot à la clarinette solo, à l’instar d’ailleurs d’une petite harmonie étincelante durant tout le concert), le chef québécois retombe dans ses travers et livre un mouvement lent fort contrasté certes, mais dont on ne voit pas la ligne, car il préfère insister sur un trémolo de contrebasses, une attaque de trompettes ou une envolée de cordes. Si l’Allegro maestoso assai est bien mené bien qu’un peu ostentatoire, on éprouve le sentiment global d’avoir certes entendu d’incroyables sonorités (quel luxe de détails également) mais sans avoir décelé de véritable vision de l’œuvre.


Au regard de cette première partie, comment pouvait-on penser entendre une suite de concert si prodigieuse? Car n’ayons pas peur des mots: cette Deuxième Symphonie fut un moment d’une intensité, d’une ferveur et d’une beauté musicale qui restera longtemps gravée dans nos mémoires. L’Orchestre de chambre d’Europe est idéal de bout en bout: dans un silence impressionnant, le public apprécie ainsi la moindre intervention instrumentale (le cor solo lors du passage «Ich harrete des Herrn», l’ensemble des cuivres dans le tutti «Die Nacht ist vergangen» ou l’orgue de la Philharmonie, dont l’éclairage orange rend ses interventions encore plus surnaturelles) mais surtout un Chœur de chambre du RIAS d’une justesse (dans tous les sens du terme) de chaque instant. Les quarante-deux chanteurs du chœur sont simplement parfaits et, du murmure à l’explosion joyeuse, savent parfaitement quel climat instaurer. Les trois solistes, dominés par le ténor Daniel Behle, sont au diapason de l’excellence requise. Quant à Yannick Nézet-Séguin, on sent qu’il est à son affaire, chantant avec eux, parvenant à tirer de l’orchestre ce qu’il a de meilleur: on se prend à rêver de l’entendre un jour diriger Paulus ou Elias. Une superbe seconde partie donc, qui sera prochainement diffusée sur Mezzo, les deux concerts parisiens étant entièrement filmés: un bon moyen pour ceux qui n’étaient pas là ce soir de profiter de ce moment et, pour les autres, de le revivre.


Le site de Yannick Nézet-Séguin
Le site de Karina Gauvin
Le site de Regula Mühlemann
Le site de Daniel Behle
Le site de l’Orchestre de chambre d’Europe


Le concert en intégralité sur le site de la Philharmonie de Paris:






Sébastien Gauthier

 

 

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