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Deux parallèles Paris Salle Pleyel 04/18/2001 - et 19* avril 2001 Robert Schumann : Concerto pour piano Anton Bruckner : Symphonie n°9
Hélène Grimaud (piano) Orchestre de Paris, Ivan Fisher (direction)
Rarement le terme «concerto» aura sonné plus faux que ce soir tant les personnalités des musiciens semblaient inconciliables, comme deux parallèles poursuivant leurs chemins. Avec Hélène Grimaud on ne baigne pas dans la fluidité, le chant et la délicatesse. Les articulations sont appuyées, le tempo heurté, le son dense ; chaque accord semble conquis, arraché au piano. Dans le premier mouvement, elle ne cherche aucunement une continuité avec l’orchestre, lorsque celui-ci marque une pause ses interventions se font dans un tempo beaucoup plus ample et avec un investissement émotionnel sans commune mesure. C’en est presque impudique à force d’engagement. Cela peut déplaire, tant mieux ! Schumann, les grands concertos romantiques en général, donnent trop souvent lieu à du consensuel et à de l’insipide. Ce soir on ne s’est pas ennuyé, on a même été captivé de bout en bout dans ce concerto pourtant rabâché. Dans Bruckner, comme dans Schumann, le chef hongrois Ivan Fisher fait du très propre, du sérieux, du limpide, du mesuré. La symphonie déploie sa splendeur et sa force mais il manque une prise de risque, une urgence, un recueillement. Hélène Grimaud et Ivan Fisher feraient bien de s ‘échanger quelques conseils !
Site non officiel sur Hélène Grimaud : www.wdehaan.demon.nl
Philippe Herlin
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